Thomas Adès a tous les dons : celui de nous embarquer dans Polaris pour un voyage interstellaire ou de diriger avec ferveur un des oratorios les plus puissants et originaux du XXe siècle, parsemé de negro spirituals.

Après l’ouverture des Francs-Juges d’un Berlioz d’à peine 23 ans, qui savait déjà tenir en haleine son public, Thomas Adès, un des compositeurs majeurs de ce début de XXIe siècle, nous invite à un voyage aux confins de l’espace, avec sa fresque sonore Polaris. Créée en 2011, la pièce porte le nom de l’étoile polaire (Polaris), depuis toujours utilisée par les marins comme outil de navigation. Événement de cette soirée, A Child of Our Time (1939-41), l’oratorio emblématique de Sir Michael Tippett, s’inspire de l’assassinat d’un diplomate allemand à Paris par un jeune juif de dix-sept ans, acte qui conduisit à la Nuit de Cristal (9 -10 novembre 1938). Sa forme, qui mêle de façon poignante des negro spirituals aux souvenirs de Haendel et Bach, en fait l’un des plus puissants ouvrages du XXe siècle.