Une soirée qui mêle valeurs sûres et découvertes : Martha Argerich donne la réplique aux jeunes musiciens de Neojiba, venus de l’État de Bahia (Brésil), dans le Premier Concerto pour piano de Chostakovitch, une partition qu’elle affectionne particulièrement.

L’intérêt de Martha Argerich pour les jeunes talents n’est plus à prouver : la pianiste argentine s’attache depuis longtemps à aider ses cadets, qu’il s’agisse de solistes ou non. Le projet Neojiba, avatar brésilien du célèbre Sistema venezuelien dont est issu Gustavo Dudamel, est comme celui-ci un programme orchestral à destination des jeunes issus de toutes les classes sociales. Fondé en 2007 par Ricardo Castro, il a ainsi retenu l’attention de Martha Argerich depuis déjà quelques années. Elle donne avec l’ensemble le Premier Concerto de Chostakovitch, une œuvre pleine d’esprit où elle est véritablement chez elle. L’autre grande partie du programme est elle aussi russe : il s’agit de la Quatrième Symphonie de Tchaïkovski, dont les appels désolés de cuivres amènent une réponse dramatique aux interventions sardoniques de la trompette du Concerto de Chostakovitch.