Les Variations Diabelli constituent une apothéose du genre et une des partitions les plus inventives de Beethoven. Leur présence en filigrane innerve la série de « transformations »  de Veränderungen de Philippe Manoury.

Au même titre que les Goldberg de Bach, les Variations Diabelli représentent un des sommets du genre. Elles trouvent leur origine dans une commande de 1819 de l’éditeur et compositeur Diabelli qui demanda à plusieurs musiciens de composer une variation sur une valse de son cru. Furent sollicités notamment Schubert, le jeune Liszt, Czerny, Hummel. Beethoven se prêta tellement au jeu qu’il finit par composer trente-trois variations formant une œuvre d’un foisonnement et d’une liberté incomparables. Philippe Manoury reprend le terme de Veränderungen (« transformations ») issu de la partition originelle dans son œuvre de 2008. Le compositeur français précise : « ce n’est pas du langage beethovenien dont je me suis servi mais plutôt de ses gestes : un profil rythmique particulier, une conception temporelle, une répartition des voix, un caractère, une obstination. »