La pièce symboliste Pelléas et Mélisande de Maeterlinck peut se targuer d’avoir eu une descendance musicale particulièrement riche. Familier des scènes d’opéra, Bertrand de Billy en donne un aperçu avec Debussy, Fauré et Schönberg.

Lorsqu’il découvre en 1893 la pièce de Maeterlinck, Debussy est littéralement enchanté, car il a trouvé le poète qui, « disant les choses à demi, [lui] permettra de greffer son rêve sur le sien ; qui concevra des personnages dont l’histoire et la demeure ne seront d’aucun temps, d’aucun lieu… ». Il passe presque dix ans à travailler sur ce qui restera son seul opéra achevé. Pendant ce temps, Fauré tisse une musique de scène, qui finira quelque temps plus tard par intégrer sa plus que fameuse Sicilienne, pour une représentation londonienne de la pièce. En 1902, sur une suggestion de Richard Strauss, Schönberg commence à travailler sur son poème symphonique, où flamboient les derniers feux du romantisme en même temps que se dessinent clairement les orientations modernes du compositeur.