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Beethoven dans le rap

Publié le 24 octobre 2016 — par Marine Normand

— Ludwig van Beethoven - © Bridgeman Images

Le hip-hop aime jouer avec le répertoire de Beethoven. La preuve en cinq titres, tous estampillés par le génie allemand.

Certains considèrent que le hip-hop et Beethoven n’ont rien à voir l’un avec l’autre. À l’instar de ce juge américain, qui a infligé comme peine à un passionné de hip-hop 20 heures d’écoute de Beethoven. Le condamné n’a tenu que 15 minutes, préférant payer l’amende plutôt que de s’immerger dans le monde magique de la musique classique. D’autres pourtant s’amusent à confronter les deux, comme cet orchestre qui a mélangé des morceaux de Beethoven avec ceux du dernier album de Kanye West. Le résultat, détonnant, s’appelle Yeethoven

De nombreux rappeurs se sont amusés à sampler l’auteur de L’hymne à la joie, pour donner naissance à des morceaux aussi éclectiques que séduisants. Preuve en est en cinq titres, tous portant la signature plus ou moins cachée de Ludwig van Beethoven.

« Enjoy yourself » et la Symphonie n° 5.

Gros tube de l’année 1998, « Enjoy Yourself » n’est pas vraiment tiré de la Cinquième Symphonie de Beethoven, mais du titre « A Fifth of Beethoven » de Walter Murphy, sorti en 1976. Il n’empêche que les premières notes en introduction font leur effet. Elles donnent à cet unique tube d’A+ une grandiloquence bien méritée.

« I Can » de Nas et La Lettre à Élise

Deuxième single de l’album God’s Son datant de 2002, «I Can» célèbre le « quand on veut, on peut » et envisage de déplacer les montagnes. Pour cela, le rappeur Nas sample les premières notes de La Lettre à Élise, qui tournent en boucle pendant la quasi-totalité du morceau. Un peu à la manière d’un jeune étudiant en piano, qui tente en vain de maîtriser ce classique de Beethoven.

« Impossible » du Wu-Tang Clan featuring Tekitha et la Sonate n° 8 « Pathétique »

Dans ce morceau sorti en 1997, le Wu-Tang Clan condamne l’augmentation des crimes avec des punchlines tellement travaillées que l’une d’elles a été élue « parole de l’année » par le magazine Source. Le sample utilisé y distille une vraie mélancolie.

« If These Walls Could Talk (Snitch On) » de Mobb Deep, et La Lettre à Élise

À croire que tous les rappeurs ont pris des leçons de piano. En 2001, Mobb Deep utilise les premières notes de La Lettre à Élise de manière plus lente que Nas, mais en fait comme l’auteur d’Illmatic la matière première de ce titre mélancolique et lancinant.

« La Dernière Séance » de Saïan Supa Crew et la Sonate n° 21

Dernier de la liste à jouer avec le répertoire de Beethoven, le Saïan Supa Crew s’appuie sur le début de la Sonate n° 21 pour ce titre tiré de l’album X Raisons, sorti en 2001. L’utilisation de ces quelques notes apporte un peu de légèreté et une certaine profondeur à «La Dernière Séance».