Hortense Girard (26 ans) et Xavier Gallais, qui a accompagné l’atelier Proust pour l’enregistrement des fictions, redonnent vie au salon de Madame et Monsieur Verdurin, couple grotesque et tyrannique, enfermé dans ses jugements étroits et ses enthousiasmes forcés. Bruitant en temps réel le tintement des tasses en porcelaine, le froissement des étoffes, le glissement des « jolis fauteuils Beauvais » que l’on déplace, ils recréent un théâtre des vanités, où, en contraste, la Sonate de Vinteuil révèle toute sa profondeur.

Dans un espace acoustique plus feutré, Julie Borgel (28 ans) prête sa voix au narrateur, regard aigu, légèrement en retrait, qui ausculte ce microcosme de poses, de médiocrités, d’ambitions minuscules. 

À l’image de Marcel Proust lui-même, qui perçait les apparences des salons, en disséquait les codes, les hiérarchies, révélant, sous le brillant des convenances, la comédie humaine.

L’atelier radiophonique s’est tenu durant quinze jours avec les vingt jeunes acteurs de l'École du Théâtre National de Bretagne, à la toute fin de leur cursus qui dure trois années.