Philharmonie de Paris - Home Page

Saison 1 - Épisode 7 - Comment Issunboshi épousa la princesse

Publié le 06 April 2021 — par Blandine Iordan

Un petit homme qui n’a peur de rien part avec un morceau de bois, un long fil de soie et une petite pièce d’ivoire sur les chemins du Japon. Et l’on découvre un instrument fort délicat qui peut charmer une princesse.

Un podcast pour les 5-8 ans.

Conte-moi la musique : des histoires fabuleuses, drôles et poétiques, imaginées à partir des instruments du Musée de la musique.

Écoutez ce podcast sur Apple Podcasts, Deezer, Google Podcasts ou Spotify.

 

Il était une fois au Japon un vieux et une vielle qui n’avaient pas d’enfants.

Chaque jour ils priaient leurs dieux.

- Si seulement nous pouvions avoir un petit, disait le vieux. 

- Un petit, un bébé à aimer, à chouchouter, disait la vieille.

Il faut croire que les dieux les ont entendus car le lendemain au petit déjeuner, la vieille a découpé une pêche et elle a trouvé un enfant, un petit - petit comme le plus petit doigt de la main. iLS Ils l'ont appeler Issunboshi. Issunboshi a grandi, grandi … c’est-à-dire qu’il a appris à marcher, à parler mais il restait petit, de la taille d’un petit doigt. Et il chantait avec une voix magnifique. Les années ont passé. Ses parents ont commencé à s’inquiéter : que deviendrait leur fils quand ils ne seraient plus de ce monde ?

- Ne vous inquiétez pas, a dit Issunboshi, je vais partir à la capitale pour épouser la fille du Roi !

- Mais la route est pleine de dangers, a dit le vieux

- Et qui te dit que la princesse voudra de toi ? a dit la vieille

- Oh ne vous inquiétez pas pour moi, ça c’est mon affaire , a dit Issunboshi, donnez moi juste une petite table de bois, une pièce d’ivoire et un long file de soie et je me débrouillerai !

C’est ainsi qu’Issunboshi est parti. Il chantait sur le chemin. Au bord de la rivière, il a rencontré une fourmi : comment passer ? Issunboshi a une idée. La petite table de bois est devenue bateau.

- Je n’avais jamais voyagé de la sorte, a dit la fourmi qui habitait la fourmillière royale.

Voguent sur la rivière, voilà la ville, la capitale. Arrivés sous le pont du Palais royal, IIssunboshia sort son lasso : son long fil de soie pour grimper sur le pont

- Je n’avais jamais encore escaladé de la sorte, a dit la fourmi, regarde Issunboshi, devant toi la fourmilière royale, et au-dessus le Palais du Roi !

Issunboshi était ravi. Pour le remercier, la fourmi lui a offert le gîte et le couvert. Puis elle lui a expliqué que la princesse cherchait un mari fort bien mis qui lui offre du jamais vu.

- Tu as ta chance, Issunboshi, prends cette galerie, elle te mènera droit à la chambre du Roi.

Issunboshi arrive au palais, il voit devant lui le Roi, énorme, qui s’arrache les cheveux par poignées…

- Ah une fille à marier ….. Si seulement la princesse pouvait se décider…celui-ci est trop petit, celui là est trop grand, il est trop comme ceci, il est bien trop comme ça, et son papa ? Elle y pense à son papa, je vais finir par avoir un ulcère à l’estomac ! Aie mon pied !

- Majesté, cria Issunboshi, je suis venu vous délivrer de votre fille !

Tout intrigué le roi se penche et voit sur son orteil, un petit homme Le roi le prend dans sa main, écoute son histoire et va délicatement le déposer sur l’oreiller de la princesse.

Alors Issunboshi a sorti sa table de bois, il y a tendu son long fil de soie, il l’a pincé avec sa pièce d’ivoire. Et il s’est mis à chanter.

La princesse s’est réveillée comme dans un rêve. La musique cristalline, claire comme une cascade illuminait son cœur.

- Père, j’ai trouvé mon mari ! Voilà un homme fort bien mis et qui joue un instrument jamais vu !

On les maria . Et la princesse se fabriqua le même instrument que son mari, mais en plus grand ! Et depuis ce jour, princesses et geishas jouent du koto à la cour du Roi.

Quant à moi je suis montée sur une fourmi, et mon histoire s’arrête ici.

Extraits musicaux : 
Koto :  Cithare koto Yasujiro Ogura, Japon, vers 1780 (Musée de la musique),Yamada Kengyô (1757 – 1817), Enoshima no kyoku.   Estuko Chida (Musée de la musique 2013).