Program
Distribution
Drawing from dance, music and poetry, Blanca Li, David Grimal and Abd al Malik pay tribute to Stravinsky’s century-old ballet with a bold and militant re-reading that highlights its enduring visionary spirit.
Philharmonie Live
The April 13, 2024’s concert will be available until June 17, 2029.
Media
Abd al Malik : C’est notre « Sacre » à tous, à ma génération, à l’époque, à ces artistes comme nous qui sont des extrémistes de l’amour.
Blanca Li : L’essence de ce projet, c’est qu’on est trois. Pour moi, « Le Sacre », c’est la richesse de nos différences.
David Grimal : Et c’est la célébration de la vie.
Abd al Malik : « Le Sacre » nous parle du printemps. Quelque chose doit mourir pour qu’autre chose renaisse.
C’est le printemps
Sans faux semblants
L’amour seul jamais ne ment
D’une certaine manière, c’est ça, notre travail, d’être révolutionnaires, au sens étymologique du terme, revenir au commencement, revenir à quelque chose, retrouver quelque chose qui est éternellement nouveau. Un jour, j’ai eu cette idée de repenser « Le Sacre » et de rajouter de la poésie. Et Blanca Li, c’était l’évidence absolue. Je l’admire énormément. Elle est rigoureuse, mais toujours avec un sourire.
Blanca Li : Avec Abd al Malik, on se connaît depuis un moment. On voulait faire quelque chose ensemble. Après, on a rencontré David.
David Grimal : Tout se fait dans la rencontre, que ce soit avec Malik ou Blanca. On a tout de suite senti qu’on partageait l’exigence, chacun dans son domaine. Une forme de regard sur l’humanité qui était compatible.
Abd al Malik : C’était comme naturel, comme si on se connaissait depuis toujours.
Blanca Li : À un moment de sa vie, on doit faire la création d’un « Sacre du printemps », quand on est chorégraphe. C’est toujours difficile de faire des pièces qu’on a tellement créées. Comment les réinventer, leur donner un nouveau souffle ? Je me suis dit que ces trois énergies différentes allaient donner naissance à quelque chose de différent. Comme j’avais le rôle de maître de cérémonie et de metteur en scène, j’ai dû aussi trouver une narration, une dramaturgie, quelque chose qui donnait sens à nos trois mondes, nos trois univers sans que ce soit chacun dans son coin à faire ce qu’il sait faire. Mais comment faire pour que tout ça devienne un spectacle avec une cohérence, une unité, un sens ?
On est dans un lieu qui n’est pas un théâtre. C’est très important aussi. J’ai créé une chorégraphie dans un couloir, et la moitié des danseurs sont des préprofessionnels, parce qu’on voulait que ce « Sacre » ouvre les portes à des jeunes danseurs qui étudient dans le milieu professionnel. La danse, elle fait partie de la musique. J’ai joué la danse comme un instrument de plus. C’est une fusion avec l’orchestre. Il n’y a pas de séparation. Il y a un vrai échange constant entre la musique et la danse. Elles se parlent, s’entendent.
David Grimal : Quand on a commencé cette histoire, la guerre venait d’être déclarée entre l’Ukraine et la Russie. C’était peu de temps après. On a pensé qu’il fallait orienter ce spectacle à la fois sur la célébration et une forme de prière. Donc j’ai mis au départ et à la fin de la première partie une pièce pour violon seul et une pour violoncelle seule. Des pièces très intérieures, qui sont dépouillées, juste des prières, sans aucun effet, rien du tout, juste la nudité. On a voulu mettre les flûtes au milieu avec des chants transcrits des matériaux primitifs du « Sacre ». Les pièces pour violon et violoncelle se répondent. Elles sont de Bartók et de Kodály, qui sont d’Europe centrale aussi.
Comment l’univers de Malik et de Bilal pouvait faire irruption ? Comment trouver des liens, relier les univers ? On a réfléchi et j’ai eu l’idée d’aller chercher dans les chants primitifs qui ont présidé à la composition du « Sacre », d’aller chercher des petites briques ou des graines sur lesquelles Bilal a pu travailler. À partir de là, je crois qu’il y a eu un ADN commun.
Abd al Malik : Bilal est mon frère aîné. On travaille depuis toujours ensemble. On a travaillé avec les équipes de la Philharmonie qui s’occupent des archives. Il a pu avoir accès à un matériau riche et il a cherché, mais à l’endroit où Stravinsky a cherché. Et moi, l’idée, c’est de pouvoir écrire ce qui ne s’écrit pas. De pouvoir dire ce qui ne se dit pas, dire l’indicible.
Au bas des immeubles Il n’y a plus d’esbroufe
Plus personne n’a envie de tenir les murs à part les choufs
C’est le temps où Qu’importe la manière
Faire du cash est l’unique prière
Ils ont la folie des grandeurs
Des petites frappes qui se la racontent
Baladent leur violence gratuite aux abords des collèges
Ils jouent les chauds en meute
Et refroidissent même les plus optimistes sur l’état de la jeunesse
Ils ont la folie des grandeurs.
Je n’ai jamais travaillé de cette manière. Pour la première fois, j’ai écrit en tenant compte de l’acoustique du lieu. Habituellement, je tiens compte de la musique. Il y a l’acoustique et aussi les petites discussions, comme ça, en passant, ou simplement quand je les regarde. Regarder Blanca diriger ses chorégraphies, avec les danseurs et les danseuses. Il y a des mots qui me viennent. Voir David parler avec ses musiciens. Il y a des mots qui me viennent. Quand ils me parlent de la musique, de l’art, de leur approche, il y a des mots qui me viennent. Notre spectacle, c’est un dialogue, un dialogue à trois. C’est un dialogue avec différentes disciplines qui se parlent. Ma grande idée, c’est l’idée de l’interdisciplinarité, et comment réfléchir à ce que j’appelle l’élitisme pour tous. Aller dans quelque chose d’hyper exigeant en permettant à tous d’avoir accès à ça. Blanca travaille déjà comme ça avec sa compagnie.
David Grimal a une approche toute particulière. Comment diriger un orchestre philharmonique sans chef d’orchestre ? C’est fabuleux. Il y a quelque chose de magique. Il y a quelque chose d’impalpable, qui doit communiquer entre eux, qu’on ne voit pas. C’est toute la force à la fois de David, qui est l’initiateur de ce projet que sont les Dissonances, et ce que donnent les Dissonances.
David Grimal : C’est un projet extraordinaire, unique au monde, qui a été très présent ici, à la Philharmonie. Il est reconnu dans le monde entier comme un objet singulier de collaboration entre les musiciens, sans la verticalité habituelle, avec une direction que je donne, mais qui est complètement différente, et qui attire des musiciens de toute l’Europe, des jeunes. Et donc, on s’arrête. Il faut dire les mots. L’orchestre s’arrête. On termine en beauté. On veut terminer en beauté. Jusqu’à la dernière note, on va profiter de la liberté.
NOTRE SACRE
Blanca Li, mise en scène, chorégraphie
Abd al Malik, mise en récit, rap, slam, chant
Bilal, création sonore, machines
David Grimal, violon solo, direction musicale
Les Dissonances
Bastien Pelat, flûte
Adriana Ferreira, flûte
Julien Vern, flûte
Vincent Morello i Broseta, flûte
Nikhil Sharma, hautbois
Yan Levionnois, violoncelle solo
Compagnie Blanca Li
CFA Pietragalla-Derouault
CFA Danse Chant Comédie
Carco, création images
Laurent Mercier, costumes
Pascal Laajili, création lumières
Production Philharmonie de Paris, Coréalisation La Villette, Philharmonie de Paris.
Ce projet a été labélisé Olympiade Culturelle par Paris 2024.
Diffusion du spectacle sur Culturebox mardi 28 mai 2024 à 21h10, puis en replay sur france.tv et Philharmonie Live.
Une coproduction LA COMPAGNIE DES INDES & CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS
Avec la participation de France Télévisions & Philharmonie Live
Réalisation : Julien Condemine
© La Compagnie des Indes / Cité de la musique - Philharmonie de Paris / 2024
Entretien avec Abd al Malik, Blanca Li et David Grimal : Maxime Guthfreund
Réalisation : Aurélien Kalasz
© Cité de la musique - Philharmonie de Paris, 2024
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
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Porte de Pantin station
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Tram 3B