En 2020, La Boîte à Pépites lançait un pari d’hiver : révéler chaque jour une compositrice à travers un calendrier de l’Avent musical. Cinq éditions plus tard, le projet est devenu une bibliothèque vivante, un archipel de vidéos, de partitions retrouvées et de noms exhumés. Après avoir poussé la porte du Jardin féerique l’an passé, voici Histoires d’eau.
Le concert du 14 décembre réunit vingt-quatre œuvres de compositrices des XIXᵉ et XXᵉ siècles en résonance avec vingt-quatre tableaux du musée d’Orsay.
Musiques et peintures explorent les mouvements de l’eau, ses reflets, ses colères, ses apaisements. Ensemble, elles racontent les visages du monde liquide : mer, rivières, larmes, sources, mémoire, rêve. Conçu en deux volets – eaux douces / eaux salées –, le programme traverse des imaginaires contrastés : pulsation du fleuve, houle lente, morsure de la banquise.
— Grażyna Bacewicz
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© Héloïse Luzzati
La soirée est l’aboutissement d’une année de recherches : repérages, archives, numérisations, lectures de centaines de pièces pour ne garder que celles d’aujourd’hui. On y croise des noms célèbres (Bacewicz, Chaminade ou Smyth) et une constellation de musiciennes que la mémoire collective a laissées s’estomper.
De la source à l’océan, des larmes à la pluie, ces vingt-quatre miniatures tissent un même réseau de courants, de correspondances : l’eau berce, reflète, relie. De la Volga aux fleuves sacrés du Cachemire, ces Histoires d’eau forment une traversée poétique du monde liquide. Les œuvres musicales, associées aux peintures d’Orsay, tissent une symphonie de matières : nacre, pluie, sel, velours bleutés ou fragments colorés. L’eau omniprésente devient métaphore de la création, elle dissout les frontières entre pays, époques et esthétiques.
— Cécile Chaminade
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© Héloïse Luzzati
Nombre des pièces présentées lors du concert n’avaient encore jamais été enregistrées ni rejouées depuis le décès de leur autrice.
Les faire revivre, c’est écouter à nouveau ce murmure du monde où la mémoire, comme l’eau, ne s’arrête jamais.
Que reste-t-il quand s’éteint la dernière note ? Peut-être l’oreille garde-t-elle la trace d’une vague, la peau celle d’une pluie fine et le corps la sensation d’avoir marché au bord de quelque chose.
Ces Histoires d'eau n’érigent pas un panthéon, elles ouvrent un chemin, celui d’une curiosité éclairée.
Coproduction la Cité des Compositrices, Philharmonie de Paris
Les vidéos sont coproduites avec le musée d’Orsay, partenaire de ce concert.