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Le Piano, tête d'affiche

Robert Schumann, Kreisleriana
Cycles de conférences
adulte
Salle de conférence - Philharmonie
Durée : environ 2h00
Avec 
Laurent Feneyrou, conférencier
De la simple découverte à l’approfondissement, les COLLÈGES permettent aux mélomanes d’enrichir leurs connaissances. Chaque cycle propose une série de conférences où la musique – populaire ou savante – est abordée dans son contexte historique, sociologique et esthétique.

Ce collège propose de visiter la musique pour piano soliste à partir de grandes œuvres du répertoire. Quels sont les enjeux et les paramètres de composition pour un clavier ? Quelles en sont les évolutions et les révolutions ? Partant du lien intrinsèque entre le son et la facture, vous pourrez ensuite voyager à travers l’Europe et les siècles, de Mozart à Ligeti. Pour compléter ce Collège, les grands concertos pour piano des compositeurs russes des XIXe et XXe siècles sont abordés au sein de clés d’écoute.

En quelques jours de 1838, Schumann compose les huit pièces, sans titre, de ses magistrales Kreisleriana op. 16. L’œuvre est traversée de thèmes affins, que le musicien appelait ses « mélodies », sous le sceau de Johannes Kreisler. De ce personnage d’E.T.A. Hoffmann, il convient de se souvenir du modèle : le compositeur Ludwig Boehner, image, selon Schumann qui l’avait écouté en 1834, d’« un vieux lion ayant une épine dans la patte », et qui connut trop les joies délirantes et l’accablement. Un tel dédoublement, jusqu’à la folie, Schumann le connaît aussi. Phantasien sous-titre son cycle, empreint de l’amour pour Clara, mais dédié à Chopin. Or, l’expérience imaginaire, rêve ou délire, caractérise le romantisme allemand et se décline selon deux axes : l’eau de l’âme et le feu, la subtilité de la flamme. Ou encore : la lumière de l’intuition et l’obscurité, cette nuit de l’inconscient. À l’écoute des Kreisleriana, pleins de regards épris, une angoisse nous saisit néanmoins, que Schumann ne mesurait pas : « Ma musique me semble maintenant si merveilleusement réalisée, si simple et venant droit du cœur ». Et, à Clara : « Tu souriras si joliment quand tu t’y retrouveras. » Nous commenterons le hiatus entre ces mots et les hallucinations pianistiques d’un art merveilleusement instable.

Après des études à la Sorbonne, à l’EHESS et au Conservatoire de Paris, Laurent Feneyrou est successivement boursier Lavoisier du ministère des Affaires étrangères, conseiller pédagogique à l’Ircam et conseiller musical auprès de la direction de France Culture. Il est actuellement chargé de recherches (CNRS) dans l’équipe « Analyse des pratiques musicales » (STMS – CNRS / Ircam / Université Pierre et Marie Curie). Membre de l’Académie Charles Cros et du Conseil scientifique de la Fondazione Levi (Venise), secrétaire de la Fondation Salabert et de L’Instant donné, et trésorier de l’Association Jean Barraqué, il est l’éditeur d’écrits de Jean Barraqué (2001), Giacomo Manzoni (2006), Luigi Nono (1993 et 2007), Louis Saguer (2010), Salvatore Sciarrino (2012) et Frédéric Durieux (2019). Auteur d’un livre sur Helmut Lachenmann et du Chant de la dissolution (Philharmonie de Paris, 2018), il a également dirigé des ouvrages collectifs sur Bruno Maderna, sur Salvatore Sciarrino, sur l’opéra moderne et contemporain, sur les relations entre musique et politique, sur l’analyse musicale et, avec Nicolas Donin, sur les théories de la composition au xxe siècle. Il est par ailleurs traducteur de littérature triestine.
Karina-Canellakis

Salle de conférence - Philharmonie

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