Née aux États-Unis au début des années 1970, la musique disco devient rapidement un phénomène planétaire. À rebours des clichés, cette exposition rend justice à la fulgurance de cette musique fortement ancrée dans l’histoire et la culture noires des États-Unis, héritière de la soul, du gospel et du funk. Un ensemble d’archives audiovisuelles, de photographies, d’instruments et de costumes souligne la dimension politique et festive de cette musique qui a porté sur la piste de danse différentes minorités et classes sociales, toutes réunies dans un même élan hédoniste. Accompagnée d’une bande-son mixée par Dimitri from Paris, l’exposition insiste sur l’esthétique que le disco a suscité auprès des artistes et des designers.
I am what I am : de la lutte à la fête
La musique disco reflète le contexte politique et militant dans lequel elle a émergé, en particulier l’ensemble des luttes liées à l’affirmation des droits civiques, aux mouvements de libération gays et aux revendications féministes de la fin des années 1960. Contribuant à la popularisation de la musique et de la culture noires auprès d’un large public, le disco consacre le talent d’artistes visionnaires comme le duo Chic, le chanteur Sylvester, les producteurs Giorgio Moroder, Cerrone ou Jacques Morali, ou encore le batteur Earl Young, inventeur du disco beat. Interprétés par des femmes africaines-américaines, dont les voix ont été formées à la soul et au gospel, les tubes de Diana Ross, Donna Summer, Grace Jones ou Loleatta Holloway célèbrent les thèmes de l’émancipation et de la conquête du plaisir féminin.
Night Fever : les discothèques, usines à rêves
Impulsé par les DJ, le phénomène disco témoigne des nombreuses innovations qui touchent le monde de la musique, comme le maxi 45 tours, la technique du mixage, les light shows ou encore l’amplification à outrance. Nouvelles usines à rêves, les discothèques rivalisent de prouesses technologiques afin d’attirer les danseurs : à côté des danses de couple, comme le bump ou le plus populaire hustle, triomphent les danses individuelles qui témoignent d’une libéralisation des corps jusqu’alors inédite.
Celebration : une pop culture
Amorcé au sein des minorités gay, noire et latino, le mouvement disco conquiert dès 1977 l’ensemble des classes sociales, aux États-Unis comme en Europe, accompagnant l’émergence d’une société des loisirs et du paraître pour célébrer, au terme d’une décennie de luttes, l’émancipation des mœurs. Symbole de cette expansion, le succès mondial du film La Fièvre du samedi soir donne naissance à une véritable discomania qui pénètre l’ensemble de la pop culture, du cinéma à la mode, en passant par la télévision, les comics, la publicité ou le marketing.
Commissaire
Jean-Yves Leloup
Conseiller
Patrick Thévenin
Espace d'exposition - Philharmonie
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Porte de Pantin
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