L’Équipe de Conservation et de Recherche du Musée est intégrée au Centre de Recherche sur la Conservation (CNRS-USR 3224) et à l’Institut Collegium Musicæ de Sorbonne Université.
Ses recherches s’appuient sur les collections du Musée et associent sciences humaines et sciences physiques au service de l’histoire de la musique, de l’organologie, de la conservation et de la restauration de l’instrument de musique et des œuvres d’art. Elles explorent notamment :

• l’histoire matérielle de ces objets, en s’attachant aux matériaux, aux structures, aux fonctionnalités musicales des instruments et à leur évolution ;
• l’histoire culturelle de l’instrument, pour mieux en cerner les valeurs patrimoniales, comme objet d’art et comme objet fonctionnel ;

Grâce à ces recherches, le Musée de la Musique participe à la connaissance et à la protection de la dimension immatérielle des musique passées et présentes;  il possède ainsi une expertise dans les remises en état de jeu des instruments et les problèmes de maintenance qui leur sont associés.

Afin de compléter et d’enrichir sa collection, le Musée nourrit une politique d’acquisition ambitieuse. Chaque année, de nouveaux instruments ou œuvres sélectionnés sur des critères de singularité, de renommée ou de rareté prennent place au sein de la collection.

« Musée de France », le Musée de la musique assume un rôle officiel de conseil et d’animation du réseau des collections publiques françaises dans le domaine musical. Depuis sa création, il intervient auprès des musées de France, de musées étrangers ou d’autres collections territoriales dans le cadre de leurs projets :

• d’acquisition ;
• de prêt ou de dépôt ;
• de restauration ;
• d’aménagement ;

lorsque ces projets sont en lien avec la facture instrumentale.
Impliqué dans un large réseau international attaché à l’étude et la conservation du patrimoine musical, il est membre actif du CIMCIM (Comité international des musées et collections d’instruments de musique de l’ICOM). Ses équipes participent également à plusieurs programmes internationaux de recherche, qui permettent une large diffusion de ses travaux et l’accueil de chercheurs extérieurs.
Coresponsable du projet MIMO (Musical Instrument Museums Online), le Musée de la musique a créé une base de données permettant d’accéder aux données d’un grand nombre de musées d’instruments à travers le monde.

Consulter la base MIMO

L’histoire des instruments de musique est également celle de leurs facteurs, de leurs gestes et savoir-faire. L’équipe du Laboratoire collabore avec de nombreux luthiers, facteurs et musiciens contemporains. Ces rencontres apportent une expertise technique éclairante sur la collection.
Le Musée conserve par ailleurs d’importants fonds d’ateliers (plusieurs milliers d’outils et objets), qu’il étudie afin de les faire « parler » – c’est-à-dire révéler des gestes et des techniques de fabrication souvent confidentiels, voire perdus.

Depuis 25 ans, le Musée de la musique produit, présente et fait écouter au public des fac-similés d’instruments des collections, d’un théorbe de Matteo Sellas à un piano Érard, d’une viole de Michel Collichon à un serpent du XIXe siècle. Ces fac-similés sont le résultat de recherches organologiques menées par le Musée en collaboration avec des facteurs et des luthiers. Bien qu’il ne soit pas toujours possible de reproduire l’original dans ses moindres détails, la production de ces fac-similés permet de s’approcher de la dimension sonore d’originaux désormais hors d’état d’être joués. Il s’agit aussi, par ces artefacts, de protéger d’un usage trop intensif des instruments originaux maintenus en état de jeu – comme par exemple le clavecin de Goujon ou la flûte traversière de Hotteterre.
 

L’équipe de Conservation et de Recherche du Musée de la musique, associée au savoir-faire de talentueux interprètes, facteurs et restaurateurs, permet de faire entendre les collections du Musée et redécouvrir des timbres rares ou disparus. De la collaboration avec les interprètes musiciens peuvent naître concerts et enregistrements sur les instruments de la collection, sur leurs copies ou fac-similés.

Lorsque leur conservation le permet, les instruments du Musée sont joués en concert dans l’Amphithéâtre, lors de Concerts-promenades, ou encore par des musiciens présents tous les jours dans les espaces de la collection permanente. Leur timbre s’y déploie dans d’authentiques répertoires, dans l’esprit des salons de musique d’autrefois. 

Les campagnes d’enregistrement

Depuis 2004, le Musée de la musique enregistre instruments historiques, originaux et fac-similés, afin d’enrichir et de diffuser son patrimoine. Depuis 2013, ces enregistrements sont également filmés, ce qui permet de rendre compte des techniques de jeu et de mieux faire découvrir des instruments parfois méconnus.

Le Musée vise également à rendre vivant son patrimoine par des initiatives plus insolites, comme par exemple la « mise en musique » d’une partition figurant sur un tableau de Jean-Marc Nattier conservé au Musée. Un tel enregistrement est l’aboutissement de recherches iconographiques : le tableau nous renseigne non seulement sur la partition, mais aussi sur la position de jeu, le contexte social…

Les enregistrements discographiques

Le Musée développe une politique éditoriale ambitieuse, qui s’est traduite en 2018 et 2019 par la création de deux nouvelles collections de disques, en coproduction avec des labels. La première, intitulée « Stradivari / Musée de la musique » et née d’une collaboration avec Harmonia mundi, voit chaque année paraître trois enregistrements sur un instrument du Musée joué dans une perspective historiquement informée. La deuxième, en coproduction avec InFiné, met en relation le patrimoine musical et les nouvelles scènes électroniques, et renouvelle le langage et la poésie des timbres instrumentaux anciens .

Depuis 2017, la commande d’œuvres est également valorisée comme moyen de faire vivre les instruments en état de jeu dans un contexte contemporain. En confiant ce patrimoine sonore à des compositeurs contemporains, le Musée propose d’en éprouver l’authenticité et le potentiel créatif au présent. Avec le projet InBach, le Musée de la musique a proposé à Arandel de concevoir une création électronique à partir d’enregistrements de vingt et un instruments historiques de la collection. Cette collaboration s’est traduite par une performance à l’occasion de la Nuit blanche 2017, puis par la parution d’un disque en 2020 sur le label InFiné.

Conservatoire des patrimoines et des savoir-faire, le Musée de la musique est aussi un lieu d’accueil, où luthiers et facteurs d’instruments, musiciens, chercheurs en musicologie ou en organologie peuvent venir examiner des œuvres de la collection.
La consultation des œuvres du Musée se fait sur rendez-vous, après étude d’une demande motivée via ce formulaire.

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