Distribution
Venez danser au cœur de ce grand bal dans lequel se mêlent diverses musiques traditionnelles d’ici et d’aujourd’hui.
Dans la lignée du film Le Grand Bal de Laetitia Carton, Vincent Moon entreprend ici de célébrer la joie galvanisante du danser ensemble via un grand bal auquel le public, préparé en amont par des ateliers d’initiation à la danse, est invité à participer. Tout du long résonnent les sons joués sur scène par des figures contemporaines des musiques traditionnelles provenant de plusieurs régions de France. Une expérience unique !
Électron libre du cinéma contemporain, farouchement attaché à son indépendance, Vincent Moon s’est illustré principalement par ses traversées, nombreuses et variées, des musiques de ce monde. On lui en doit en particulier la collection Petites Planètes, en collaboration avec Priscilla Telmon, une série de films documentaires réalisées sur les cinq continents dans le but d’explorer les traditions musicales et les rituels religieux.
Conseils d’affaires à apporter : vêtements et chaussures confortables, gourde ou bouteille d’eau.
INITIATIONS À LA DANSE
Samedi 4 mai de 11h à 13h - avec Daniel Detammaecker : rondeau au branle béarnais (Gascogne)
Samedi 4 mai de 14h30 à 18h30 - avec Sarah Serec (musique par Perrine Bourel et Jacques Puech) : bourrée 3 temps (Massif Central)
Dimanche 5 mai de 10h30 à 12h30 - avec Christian Pacher (musique par Ciac Boum) : ronde de Barbâtre et branle de Chantecorps (Poitou)
Dimanche 5 mai de 13h30 à 15h30 - avec Sylvie Minard (La Mission Bretonne) : plinn, rond de Saint-Vincent et rond de Loudéac (Bretagne)
Il est possible de s’inscrire à un ou plusieurs ateliers.
Une boite à outils est désormais disponible afin de préparer les ateliers et le concert en amont.
Écouter et regarder
Vincent Moon présente le Printemps du bal, du 3 au 5 mai 2024 à la Cité de la musique.
C’est pas un gala, c’est des corps en danse. C’est pas forcément des danses de couple, des pas de danses traditionnelles qui nous intéressent. C’est cette énergie de faire communauté et tenter de faire cette communauté ici, à la Cité de la musique.
Vincent Moon, cinéaste nomade en recherche de musiques, de sacré. Ce qui m’intéresse, c’est de fluidifier des rapports artistiques entre différents domaines. Comment tu passes du cinéma à la musique et au corps ? Et comment un corps devient musical ? Comment une musique devient imagée, et vice-versa ? L’idée du Printemps du bal est née de... ma découverte de ces formes de rituels, en France. J’ai bourlingué à travers le monde pendant des années, à travers beaucoup de formes de musiques de cérémonies, de musiques sacrées. Et je me suis intéressé à comment une communauté fait sens à travers la danse et la musique. Il y a quelques années, j’ai découvert un documentaire incroyable qui s’appelle "Le Grand Bal", de Laetitia Carton.
Extrait du film : « Le nombre de mecs aujourd’hui qui me demandent que je les guide... C’était pas ça, avant. »
Je prends une telle claque, ça m’ouvre une porte sur quelque chose que j’avais toujours ignoré, en bon petit Parisien, qui sont ces musiques locales des territoires français. Et du coup, je me suis mis en tête de créer un projet qui s’est appelé "TERRITOIRES - collecte cinématographique des musiques de France", diffusé sur la Blogothèque, un projet avec Priscilla Telmon. Et on a documenté, pas les musiques de bal spécifiquement, mais les musiques traditionnelles réinventées, rejouées, réarrangées, retravaillées au cœur et au corps par une nouvelle génération de musiciens. À travers cela, j’ai découvert évidemment tout l’univers des musiques de bal. J’ai été extraordinairement surpris de découvrir la vivacité de cet univers-là, toutes ces connexions à travers toutes ces régions. Et j’ai commencé à explorer tout cela. Et en est venue l’idée, sous l’impulsion d’Alain Weber, ici, à la Cité de la musique, de proposer un week-end autour du bal, au cœur de Paris. C’est important de remettre les choses au même niveau et de se rendre compte que ces musiques ont quelque chose à nous dire sur nos manières de vivre ensemble.
Le week-end du Printemps du bal se composera d’éléments différents. Principalement deux grandes soirées : le dimanche, ce sera un très grand bal, qu’on orchestre notamment avec Laetitia Carton, la réalisatrice du film "Le Grand Bal".
Extrait du film : « Au Grand Bal, depuis 27 ans, on danse pendant sept jours et huit nuits. Toute la journée, on apprend des danses dans des ateliers, et le soir, c’est le bal. »
On invite énormément de groupes merveilleux : Ciac Boum, Fleuves et plein d’autres, et ça va être un bal, dans un format assez classique, sauf que je vais le ponctuer d’images que je monterai en direct.
Par contre, le samedi, le soir d’avant, on est sur un format beaucoup plus expérimental et chercheur, que j’appelle "le live cinéma". Là, ce seront des performances de montage en direct à partir de beaucoup d’éléments, d’enregistrements que j’ai faits dans le monde entier. Ce soir-là, on sera focalisés sur les enregistrements que j’ai faits à travers la France et tous ces enregistrements seront accompagnés par une vingtaine de musiciens. On va jouer ensemble une sorte de reconstruction d’une forme de rituel, appelons-le comme ça. Le samedi soir, je collabore avec Robin Decourcy, un ami chorégraphe exceptionnel qui travaille des formes de danses populaires et expérimentales à la fois. Il va proposer une pratique qu’il appelle "le bal contact", qui va délier les corps et permettre à chacun, tout au long de la soirée, de travailler une forme collective de danse, d’écoute. On aura un plateau de musiciens qui vont interagir avec mes images et aussi les sons de mes films, pour créer une sorte de son continu, une sorte de voyage, un fluide, un flot permanent. Et je pense que c’est dans cette idée-là qu’on n’est pas dans une présentation très séparée de chaque performance, mais beaucoup plus dans un échange permanent et une création qui va durer 4 à 5 heures, ce soir-là.
Il y a l’idée de la transmission, sur ce week-end-là. On a des ateliers de danse, on a des passeurs de danse, Anatole, Robin. Chacun, à sa façon, va amener les gens, le public, vous amener, j’espère, à expérimenter avec la danse, à aller plus loin, pas juste à apprendre des pas de danses traditionnelles, car des ateliers sont là pour ça, mais il y a aussi vraiment une volonté de délier les corps et de donner une facilité dans le rapport collectif et sonique de ce soir-là.
Pour agrémenter, je dirais, et surtout, pour le grand bal du dimanche, on a quatre ateliers de danse, Gascogne, Poitou, Bretagne, Massif Central, le samedi et le dimanche. C’est fondamental, pour s’intégrer à cet esprit collectif.
Sur le colloque, on a invité énormément de spécialistes, d’historiens, de personnages de la scène du bal trad, du bal folk. On a voulu présenter un grand plateau ouvert. Où en est-on avec nos danses ? Comment ces pratiques contemporaines se reposent-elles sur des savoirs ancestraux ? Où en est-on de l’évolution dans notre société au XXIᵉ siècle ? Qu’est-ce que ça signifie, danser ensemble, aujourd’hui ?
Pour finir, je dirais l’excitation que j’ai de pouvoir amener autant de gens merveilleux, qu’on nous a ouvert les portes de la Cité de la musique, pour ramener ce monde-là à l’intérieur de celui-là. Je pense qu’il y a quelque chose qui n’a jamais été fait avant. Il y a une joie profonde à ce qu’on expérimente ça et qu’on change les regards, et qu’on change les corps avec. Ça marche ensemble.
Salle des concerts - Cité de la musique
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