C’est incontestablement le motif du fatum qui réunit les trois dernières Symphonies de Tchaïkovski, en proie aux déchirements d’une vie intime tourmentée et cherchant dans la foi une vaine consolation. La Quatrième déploie cette dialectique entre destinée et idéalisme, offrant de fugitives rémissions dans l’ivresse rêveuse ou les échos d’une fête populaire ; la Cinquième, avec son thème matriciel de marche fatidique, traite du conflit entre angoisse existentielle et aspiration au salut par la religion ; la Sixième, dite « Pathétique », ne connut la gloire qu’après le suicide du compositeur : la plus émouvante effusion y côtoie des abîmes de révolte et de douleur. Lyrique et prodigieusement expressif, Tchaïkovski emporte son auditoire dans la sincérité de sa démarche : leçon d’engagement pour la postérité. 

Chacune de ces trois symphonies est précédée d’un pan du triptyque (Hedera helix) composé par Claire-Mélanie Sinnhuber, servi par les plus fines baguettes couronnées par le concours La Maestra : hommage d’un renouveau contemporain à un géant du dix-neuvième siècle.