Programme
Distribution
L'identité hongroise est au cœur du programme de Cristian Măcelaru et de l'Orchestre national de France, tandis que Maxim Vengerov déroule les traits insouciants de la galanterie mozartienne.
À une cinquantaine de kilomètres à l’est de Bratislava, la ville de Galánta appartenait jadis à la pointe nord-ouest de la Hongrie. Sa situation géographique, à un carrefour ethnique, explique le mélange de populations hongroise, slovaque et germanique autrichienne. C’est cette mixité culturelle que découvre le jeune Kodály lorsque sa famille s’installe à Galánta, en 1885. Il y habitera jusqu’à ses dix ans, et les souvenirs de son enfance se mêleront à ceux d’un orchestre tzigane local réputé. Les Danses de Galánta sont une commande de la Société philharmonique de Budapest pour son 80e anniversaire. Kodály a puisé leurs mélodies dans l’un des premiers recueils édités de verbunkos, les deux volumes de danses de musiciens tziganes de Galánta, parus à Vienne en 1804. C’est un Bartók malade et seul qui, en août 1943, reçoit du chef d’orchestre Serge Koussevitzky la commande d’une œuvre symphonique. Depuis qu’il a quitté pour New York la Hongrie nazifiée, en 1940, il n’arrive plus à composer. Du sanatorium où il tente d’enrayer sa leucémie, il accepte pourtant cette proposition, rémunérée 1000 dollars… dont il a bien besoin. Le 1er décembre 1944, à Boston, le Concerto pour orchestre lui apportera enfin la consécration américaine. Un véritable triomphe des forces vives, comme il le reconnaît lui-même : « Exception faite du deuxième mouvement, proche d’un scherzo, la tendance générale est le passage progressif du caractère sérieux du premier mouvement et de la plainte funèbre du troisième à l’affirmation de la vie qui caractérise le finale. » Cette embellie sera de courte durée: Bartók n’écrira plus que la Sonate pour violon seul et deux concertos inachevés (le Troisième pour piano et le Concerto pour alto) avant de s’éteindre le 26 septembre 1945.
