Des fastes de l’Orient aux paysages intérieurs de Dowland et Schumann, ce programme éclectique et dense ouvre grand les horizons de l’orchestre.

Shéhérazade est l’unique vestige d’un opéra qui, dans sa composition, n’ira jamais au-delà de l’Ouverture. Si le thème introductif évoque un Orient intimiste et mystérieux, les couleurs orchestrales, rehaussées de percussions typées, évoquent la grande tradition russe et Rimski-Korsakov, très admirés du compositeur français.

Grand voyageur et fin connaisseur de l’Égypte, Camille Saint-Saëns expose au piano véloce de son Cinquième Concerto « un chant d’amour nubien qu’[il a] entendu chanter par des bateliers sur le Nil ». Son mouvement lent s’apparente à « une façon de voyage en Orient qui va même jusqu’en Extrême-Orient ».

Chef-d’œuvre du répertoire à plusieurs violes, véritable « tube » du XVIIe siècle, le Lachrimae Antiquae se délecte d’une noire mélancolie emblématique de son compositeur. Il est la première de sept pavanes écrites par John Dowland sur son air « Flow, my Tears ».

La Deuxième Symphonie de Robert Schumann naît après un épisode dépressif qui marque les premiers signes de la maladie qui emportera le compositeur. « Je peux bien dire que c’est la résistance de l’esprit qui est ici manifeste, écrit-il, et que j’ai cherché à lutter contre mon état. » Défi relevé, comme en témoignent la radieuse effervescence du Scherzo et du dernier mouvement.