C’est tout l’art de l’Orchestre de Paris, du chef britannique Robin Ticciati et de la violoniste géorgienne Lisa Batiashvili que de passer sans transition du rire aux larmes : d’un concerto lumineux et espiègle à une symphonie sombre et imposante.

La Cinquième de Mahler est une symphonie d’une ampleur, d’une durée et d’une opulence de timbres exceptionnelles. Il faut dire que son compositeur est aussi chef d’orchestre. La décennie qu’il passe à la tête de l’Opéra de Vienne marquera profondément les musiciens de l’orchestre comme son écriture.

Si le ton général de l’œuvre est plutôt funèbre, l’Adagietto – bande originale du film Mort à Venise de Visconti – a néanmoins été pensé comme une lettre d’amour à Alma Schindler, que Mahler s’apprêtait à épouser.

Plus d’un siècle plus tôt, le Concerto n° 5 est l’œuvre d’un Mozart de 19 ans. Il doit son surnom de « turc » aux traits pittoresques de son Rondo final, dont le compositeur colore aussi le Rondo alla turca de sa célèbre sonate pour piano.