Centenaire oblige, le Festival ManiFeste célèbre György Ligeti. Son œuvre pour chœur est mise en perspective de trois créations avec électronique, signées de l’Espagnol Alberto Posadas, de la Lituanienne Justė Janulytė et du Hongrois Márton Illés.

Bien connu pour avoir été utilisé par Kubrick dans 2001, Lux Aeterna (1966) montre, par son écriture même, la complexité du compositeur et de l’homme qu’était Ligeti. Mise en musique d’une partie du requiem catholique, son traitement micropolyphonique sonne comme un souvenir des prières psalmodiées à la synagogue – image sonore disparue avec le génocide des juifs hongrois. Dans les Drei Phantasien nach Friedrich Hölderlin (1982), Ligeti abandonne la micropolyphonie, mais les poèmes dont il s’inspire ne sont pas davantage compréhensibles. L’auditeur est invité à se laisser guider dans les ramifications labyrinthiques de la polyphonie. « Mes trois Fantaisies, dit-il, sont des pièces émotionnelles, « onomatopoïétiques » et ciselées à l’excès. »