Paavo Järvi et Leonidas Kavakos se retrouvent dans le Concerto pour violon de Sibelius. Œuvre magnifique d’équilibre, successivement suspendue ou brillante, méditative ou virtuose, elle est intemporelle. Elle contraste en cela avec les Valses de Ravel, plus fugitives et ironiques que nobles et sentimentales (Ravel a volé les mots à Schubert). Ces ombres de valses sont de courtes pages à la fois amples et pointillistes. Elles se dérobent sans cesse sous les doigts des musiciens : comme un squelette d’anatomie qu’on n’arriverait jamais à garder debout très longtemps.
Brahms et Sibelius, quand ils composent les œuvres de ce programme, ont l’âge de Paavo Järvi aujourd’hui, l’âge de la maturité. Le cœur de la symphonie de Brahms est un vaste espace mélancolique. Et dans cet écrin, l’un de ses plus beaux thèmes, célébrissime, sonne déjà comme ses dernières pièces pour piano. Les quatre mouvements s’achèvent dans le calme. Brahms semble déjà regarder vers l’automne de sa vie.

Avec un prélude au concert à 18h dans le cadre de l’Académie de l’Orchestre de Paris (entrée libre, programme de musique de chambre)