Concert
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adulte
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Salle Pleyel
1re partie : ALEXIS TAYLOR (Hot Chip)
Joe Goddard et Alexis Taylor, les deux hémisphères du cerveau de Hot Chip, aiment les échappées en solitaire et l’école buissonnière. En publiant ce printemps l’album solo Await Barbarians, chez Domino, Taylor confirme surtout qu’il est le maître de la mélodie au sein du groupe. Loin du dancefloor, le chanteur de Hot Chip avait déjà prouvé, en 2008, avec son album Rubbed Out (sur lequel il reprenait même Coming Up de Paul McCartney), mais aussi au sein du trio expérimental About Group, qu’il excellait dans les ballades mélancoliques jamais dénuées d’un certain humour. Dans ces atmosphères décalées et hors du temps que ne renieraient ni Robert Wyatt ni Mark Hollis de feu Talk Talk, Taylor dessine les contours d’un imaginaire à la poésie toute personnelle. Un labyrinthe dans lequel sa voix reste un solide fil d’Ariane.
DAMON ALBARN
Lorsqu’on est le cerveau de Blur et de Gorillaz, qu’on écrit des opéras décalés, qu’on épaule un label, ou qu’on joue les sidemen ou les producteurs pour les plus grands, on n’a évidemment plus grand chose à prouver... En 2014, Damon Albarn sort pourtant son premier véritable album solo, Everyday Robots, conçu avec Richard Russell, patron du label XL, et avec la participation de Brian Eno et de Natasha Khan de Bat For Lashes. Et même si les effluves de ses faits d’arme passés s’échappent de cette œuvre, le chanteur se dévoile ici sous un jour on ne peut plus personnel. La mélancolie qui se dégage de cette intimité donne même une tonalité inédite à son art. On sait Albarn, dans la grande tradition britannique d’un Ray Davies, expert en prose douce-amère et parfait portraitiste de ses semblables. Ce nouveau projet solo ne fait qu’amplifier ce don. Et côté mélodies, le chanteur de Blur trouve même dans l’épure de ses nouvelles compositions une perfection réellement bluffante.