C’est à partir de son ballet Pulcinella (1920) que Stravinski s’est résolument tourné vers le néoclassicisme, c’est-à-dire vers une simplification de la facture, un retour à la tonalité et des emprunts, notamment à des opéras, sonates et airs de Pergolèse (ou de ses contemporains moins connus). L’écriture est calquée sur la forme du concerto grosso, opposant le concertino et le tutti.

Le Stabat Mater est assurément l’oeuvre la plus célèbre de Pergolèse : après sa première impression à Londres en 1749, il devint très vite la partition la plus largement publiée au cours du XVIIIe siècle et fit l’objet de nombreuses adaptations (notamment par Bach, sous le titre Tilge, Höchster, meine Sünden). Dans ces pages dont Bellini parlera comme d’un « divin poème de la douleur », on entend les prémices d’une écriture expressive et « galante » au sein de la musique sacrée, qui fraye la voie vers le style classique.