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Pollini Perspectives

Maurizio Pollini - Marino Formenti
Concert
Salle Pleyel

Programme

Distribution

Frédéric Chopin
Prélude op. 45
Ballade n° 2 op. 38
Scherzo n° 1 op. 20
Sonate n° 2 op. 35
Entracte
Luigi Nono
...sofferte onde serene...*
*
Djamila Boupacha
pour soprano solo
A floresta é jovem e cheja de vida
Maurizio Pollini , piano
Marino Formenti , direction
Alain Damiens , clarinette
Barbara Hannigan , soprano
Sara Ercoli , récitant
Margot Nies , récitant
Terence Roe , récitant
Schlagquartett Köln , percussions
André Richard* , projection du son
Reinhold Braig , projection du son
Experimentalstudio des SWR Freiburg , réalisation électronique
Alors que l’Europe ploie sous les guerres de décolonisation, le socialisme gagne nombre de pays déstabilisés. C’est à cette période - les années 1960 - que Luigi Nono fait « entrer la musique dans les usines » en utilisant des textes d’ouvriers et révolutionnaires. Le compositeur, cherchant une liberté nouvelle, se place alors à l’avant-garde et, à ce titre, recourt fréquemment à l’électronique. De cette époque datent A floresta é jovem e cheja de vida et les Canti di Vita e d’Amore, dont est tiré Djamila Boupacha. La première oeuvre, une fresque de quarante minutes, a pour support textuel des déclarations d’ouvriers américains, de Fidel Castro ou Patrice Lumumba ; la deuxième, longue mélopée pour soprano solo, rend hommage à une algérienne torturée durant la guerre. Quelques années plus tard, ...sofferte onde serene..., dédié à Maurizio Pollini, accorde au piano un rôle central, accompagné par la bande magnétique, chantant la tristesse des « sereines ondes souffertes ». Quant à Chopin, c’est par la complexité de son écriture harmonique et par une équivoque tonale toujours présente que s’épanouit sa musique. Son jeu coulé, sa virtuosité qui tendait à l’immatériel feront partie de sa création au même titre que les irisations, le chromatisme ou les dissonances : « Je ne fais qu’indiquer, suggérer, expliquait-il, et je laisse à mes auditeurs le soin de parachever le tableau ». La modernité du finale de la Deuxième Sonate laissera ses contemporains pantois, Schumann le premier : « Ce n’est plus de la musique, mais un certain génie impitoyable nous souffle au visage ».