Chorégraphe et danseuse, Anne Teresa de Keersmaeker est depuis plus d’une trentaine d’années une figure majeure de la scène contemporaine. Formée à l’École Mudra de Bruxelles, puis à la Tisch School of the Arts de New York, elle a notamment créé en 2013 un duo avec Boris Charmatz sur la Partita II de Bach, dont la musique était jouée en direct. La même année, est créé Vortex Temporum sur l’œuvre musicale du même nom écrite en 1996 par Gérard Grisey, très caractéristique de la musique dite spectrale. En 2017, l’Opéra de Paris invite la chorégraphe à mettre en scène Così fan tutte de Mozart ; et en août de la même année elle crée Mitten wir im Leben sind/Bach6Cellosuiten avec le violoncelliste Jean-Guihen Queyras. En 2018 elle a écrit une pièce pour un vaste ensemble sur les Concertos Brandebourgeois de Bach, suivi en 2020 par un solo sur les Variations Goldberg du même compositeur. En juillet 2025, elle présentera au Festival d’Avignon une nouvelle création intitulée Brel, autour de l’œuvre du chanteur.

En 2019, dans le cadre du cycle « Le Collège de France reçoit l’Opéra de Paris à l’occasion de son 350e anniversaire », Anne Teresa de Keersmaeker a donné une conférence intitulée Incarner une abstraction, dont le texte est édité chez Actes Sud. Pour sa venue dans le cadre de la série des « Grands témoins », Anne Teresa de Keersmaeker creusera la question du lien entre la musique et la danse dans son travail ; elle sera pour l’occasion, accompagnée d’un musicien.

Comment la musique participe-t-elle au monde en train de se faire et comment le monde s’inscrit-il en elle ? Chaque saison, la Philharmonie invite de grandes figures du monde artistique et du monde des idées à porter un regard sur la musique et à explorer le sens de l’écoute, à partir de leur sensibilité, de leur pratique et de leurs travaux. Chaque intervention, au format très libre, est suivie d’un entretien mené par Anna Sigalevitch ou Chloë Cambreling (en alternance) sur le rapport intime de chaque grand témoin à la musique et au son.