Place est faite aux compositrices françaises dans cette onzième édition parisienne du festival Palazzetto Bru Zane. Avec à la clé des découvertes qui rebattent les cartes du premier XXe siècle et élargissent le répertoire de musique de chambre.

Si les sœurs de légende Nadia (1887-1979) et Lili (1893-1918) Boulanger sont passées à la postérité, Henriette Renié (1875-1956) et Mel Bonis (1858-1937) n’ont pas eu le loisir, malgré la reconnaissance de leurs pairs, de connaître un destin si glorieux. La première, l’une des plus grandes virtuoses de la harpe, compose dans une veine lisztienne, tout imprégnée de l’esthétique fantastique de son époque. Son aînée, après avoir fait ses classes au Conservatoire de Paris aux côtés de Debussy et Pierné, développe un style postromantique nourri de son âme mystique et passionnée, encouragé par César Franck. Un répertoire de choix pour Victor Julien-Laferrière et Théo Fouchenneret, régulièrement applaudis comme ardents défenseurs de l’esthétique française.