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Une semaine, une oeuvre

Anton Bruckner, Symphonie n° 9
Cycles de conférences
adulte
Salle de conférence - Philharmonie
Durée : environ 2h00
Avec  Laurent Feneyrou , conférencier, docteur en musicologie, chercheur au CNRS
Pour écouter la musique d’une oreille nouvelle, ce collège animé par des spécialistes propose un regard singulier sur une œuvre programmée dans l’un des concerts de la semaine. Cette saison, pour accompagner le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven, six symphonies et deux concertos du titan, ainsi que de grandes œuvres symphoniques du répertoire.

Une image, illusoire, sinon aberrante, a encore cours : celle d’Anton Bruckner, chaste fol, calotin issu d’une famille de paysans et d’instituteurs autrichiens à la foi robuste. Dans son œuvre, comme dans l’admirable Symphonie n° 9 que la mort laissa inachevée, dialoguent une rhétorique d’inspiration beethovénienne (le sens de l’unité et de thèmes évidents, architecturant l’œuvre dans son entier) et les traditions du catholicisme autrichien. Avec Schubert, Bruckner pose également de nouveaux principes musicaux, empruntant à son aîné des climats de Ländler et de danses populaires, l’expansion du matériau mélodique et de structures tripartites, une liberté de modulation wagnérienne qui atteindra les limites de la tonalité, ou encore, la valeur du silence mettant à nu l’absence de transition. Et l’œuvre de Bruckner se mesure à l’aune de l’esprit de la Contre-Réforme et du baroque de Saint-Florian, qui en configurait l’espace acoustique, la plénitude des accords, les unissons retentissants, les étagements de plans, dérivés de l’orgue, mais aussi les brisures expressives. Car y participe pleinement sinon une force délétère, du moins une prédilection pour les allégories macabres. Par ses chorals, d’une religieuse lenteur, par une musique dite « intuition pure d’une profondeur incomparable » disait-il, Anton Bruckner chante un hymne à la divinité, une offrande de joies et de peines.

Après des études à la Sorbonne, à l’EHESS et au CNSMDP, Laurent Feneyrou est boursier Lavoisier du ministère des Affaires étrangères, conseiller pédagogique à l’Ircam et conseiller musical auprès de la direction de France Culture. Il est actuellement chargé de recherches (CNRS) dans l’équipe « Analyse des pratiques musicales » (Ircam). Membre de l’Académie Charles Cros et de la Fondazione Levi (Venise), secrétaire de la Fondation Salabert et de L’Instant donné, trésorier de l’Association Jean Barraqué, il a édité nombre d’écrits de compositeurs et est l’auteur d’études sur Luigi Nono et sur Helmut Lachenmann. Il a également dirigé des ouvrages collectifs, sur Bruno Maderna, sur l’opéra et le théâtre musical, sur l’analyse musicale et, avec Nicolas Donin, sur les théories de la composition au xxe siècle. Son dernier livre Le Chant de la dissolution a été édité par la Philharmonie de Paris (2018).
Karina-Canellakis

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