Programme
Distribution
Programme tout Strauss pour Wolfgang Doerner et l'Orchestre Pasdeloup : au vaste poème symphonique Une vie de héros succèdent les immortels Quatre Dernier Lieder.
Avec Une vie de héros, composée quelque dix ans après Don Juan, Strauss prend congé du poème symphonique, un sillon qu’il a creusé avec enthousiasme pendant ces quelques années : voici l’une de ses dernières « gammes » (mais quelles gammes !) avant d’aborder l’opéra si désiré. Une vie de héros : nombre de musicologues, s’appuyant sur les multiples autocitations de la cinquième partie de l’œuvre (« Les œuvres de paix du héros »), ont identifié Strauss lui-même au héros, considérant la partition comme une autobiographie musicale. Cependant, si autobiographie il y a, celle-ci ne peut être que fictive : cette intériorité qui s’exprime dans son combat contre le monde – l’œuvre devait s’appeler Héros et monde – peut bien prendre parfois les traits du compositeur, elle n’est pas le compositeur lui-même. Si Strauss, dans ses notes, parle en général de « héros », il utilise aussi parfois, de façon symptomatique, le terme bien plus distancié de « force héroïque ». En fait, en tant qu’expression parfois fantasmatique d’un « moi », l’œuvre rejoint ce que Liszt nommait « épopée philosophique » et n’est finalement pas si éloignée, par exemple, des symphonies de Mahler qui lui sont contemporaines. Comment ne pas entrevoir dans les Quatre Derniers Lieder une métaphore de la vie humaine, de l’éveil printanier au crépuscule automnal, présage du dernier sommeil ? La succession des images légitime cette trajectoire : le frissonnement de l’été rappelle le frémissement éprouvé au printemps; septembre aspire au repos, à l’endormissement imminent. Laissant deviner la paix et le silence désirés, Im Abendrot s’interroge : « Serait-ce donc la mort ? »
Grande salle Pierre Boulez - Philharmonie
Découvrir la salleComment venir
Porte de Pantin
M5 Métro ligne 5
3B Tramway 3B