Berlioz, Sibelius et Messiaen savent tirer le meilleur parti des alliages de timbres et de la dynamique de l’orchestre moderne. En témoigne ce programme chatoyant, dont se distingue un concerto de haute voltige.

Olivier Messiaen voyait dans ses Offrandes oubliées « des ors, des rouges, des bleus, comme un lointain vitrail ». Avec ce triptyque de jeunesse daté de 1930, le compositeur français affiche déjà son empreinte sonore singulière : un sujet religieux, une harmonie teintée de modes anciens, un choix de timbres subtils parfois poussés à saturation, une rythmique énergique.

Son écriture s’inscrit sans heurt dans la dimension coloriste soulignée exactement un siècle plus tôt par son compatriote Berlioz, « créateur de l’orchestre moderne ». Symphonie-passion au programme autobiographique, sa Fantastique est aussi symphonie-manifeste, qui fait révolution la même année que la bataille d’Hernani, et fait depuis référence.

Le Finlandais Jean Sibelius, né en 1865, est violoniste de formation. C’est à son instrument qu’il dédie son unique concerto, de forme rhapsodique assez libre et dominé par un soliste virtuose, incisif et tourmenté. Sa composition lui vaudra de nombreuses insomnies tant il est obsédé par ses thèmes, qu’il joue et rejoue tout au long de la nuit.