Unissant les forces vocales et orchestrales dont il est l’âme artistique, Philippe Herreweghe célèbre la fraternité avec la symphonie de Beethoven inspirée par l’Ode à la joie de Schiller et l’oratorio-manifeste Contre la guerre de l’Autrichien Hanns Eisler.

Assister à l’exécution d’une Neuvième de Beethoven est toujours un émerveillement, qui plus est sous la direction de Philippe Herreweghe : un soin du détail, ciselé dans chaque ligne, une forte empathie avec la voix, née d’une pratique première de chef de chœur, une maîtrise de l’architecture, éprouvée au contact des grandes fresques baroques, une disposition à la spiritualité, nourrie d’une fréquentation assidue du répertoire sacré. En préambule, Contre la guerre, composé à l’aube de la Première Guerre mondiale, est la première des partitions pacifistes d’Eisler, dont l’admiration pour Beethoven se confondait étroitement avec les convictions marxistes. L’occasion de découvrir la musique méconnue de cet élève de Schönberg, artiste engagé et auteur prolifique.