De la noirceur du poème symphonique de Rachmaninoff à la flamboyance de celui de Strauss, des sortilèges ravéliens - avec Hélène Grimaud en soliste - aux sonorités énigmatiques distillées par Ligeti :  un programme riche en contrastes.

Inspiré du tableau d’Arnold Böcklin, dont il épouse le climat lugubre, L’Île des morts s’impose comme une des partitions symphoniques les plus inspirées du compositeur russe. Ravel commença la composition du Concerto en sol vingt ans plus tard, en 1929. En contraste avec l’ambiance précédente, lourde de menaces, le créateur français signe un ouvrage aussi limpide et ludique qu’expressif. Dans Atmosphères, Ligeti joue par petites touches, tel un pointillisme sonore. C’est au contraire le gigantisme et la démesure qui font le prix du Zarathoustra de Strauss, partition nietzschéenne aux ambitions philosophiques. Les cinéphiles se souviendront que Stanley Kubrick emprunta à ces deux dernières œuvres dans son 2001, l’Odyssée de l’espace.