Un chef grand spécialiste de Bach, un chœur d’une beauté superlative, une fine et fidèle équipe de solistes : testament sacré du compositeur, la Messe en si ne pouvait rêver mieux. 

L’éditeur zurichois Hans Georg Nägeli (1773-1836) tenta bien de lancer, en 1833, une souscription pour faire imprimer ce qu’il décrit alors comme la « plus grande œuvre d’art musical de tous les temps et de tous les peuples ». Mais il fallut attendre 1845 pour voir paraître la première édition complète de la Messe en si, synthèse de deux siècles de musique sacrée. Si Kyrie et Gloria sont envoyés comme acte de candidature pour le titre de compositeur de la cour de Dresde en 1734, nul ne sait ce qui décida Bach à ficeler le reste du monument à la toute fin de sa vie. Mystérieuse pour les historiens qui s’y penchent, l’œuvre n’a en revanche plus de secrets pour Philippe Herreweghe, à la tête de trois gravures.