Ligeti, Kurtág, Eötvös, Illés : quatre compositeurs qui, tout en étant les héritiers de la grande tradition musicale hongroise, ont vécu, écrit ou enseigné ailleurs que dans leur pays natal. Et dont les oeuvres, prolongeant l’héritage bartókien, portent la marque des cultures du monde. György Ligeti a quitté la Hongrie pour l’Allemagne en 1956. Si certains ont pu voir dans son Concerto pour violon (1993) un retour à la mélodie, l’œuvre est avant tout un patchwork d’influences enfouies et transfigurées. L’Allemagne aura également été longtemps la patrie d’élection de Peter Eötvös. Dans les Séquences du vent (1974), c’est le bouddhisme zen qui dicte sa vision de la nature. Quant à György Kurtág, s’il a vécu en Hongrie pendant toute la période communiste, c’est toutefois lors d’un séjour à Paris, en 1957, qu’il a rompu avec le style officiel. Peut-être ses Quatre Caprices de 1969 s’en souviennent-ils indirectement.