Concert
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adulte, famille
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Cité de la musique - Salle des concerts
Programme
Distribution
Anonyme
Csardas, lent et rapide
En mémoire à Pipas
Hallgató
Csardas lent et rapide
Musiques pour cymbalum
Csardas
Cymballum et csardas de Szatmar
Chanson pour ma mère
Gypsie Csardas
Ensemble Pipás du village de Fehérgyarmat, région de Szabolcs-Szatmár-Bereg, Hongrie
Lajos Dobo
, violon
Andràs Ràcz
, alto
Miklos Plajner
, accordéon
Dezso Csurgo
, cymbalum
Istvan Nagy
, contrebasse
Entracte
Anonyme
Tüzes csárdas
János Bihari
Verbunk
Zoltán Kodály
Kállai Kettös
Ede Remény
Cinka Panna , Repülj Fecske
Johannes Brahms
Danses hongroises n°5
Danses hongroises n°6
Emmerich Kálmán
Mélodies d'opérettes
Vittorio Monti
Magyar csárdás
Anonyme
Suite de chansons hongroises
arrangement musiques traditionnelles
Chanson tsigane
arrangement musique traditionnelle
Franz Liszt
Rhapsodie Hongroise no. 2
Ensemble Sentimento Gipsy Paganini, Budapest, Hongrie
Gyuszia Horváth
, violon, direction musicale
József Vidak
, violon
Zoltan Lakatos
, bratsch
Flórián Horváth
, cymbalum
Károly Ökrös
, accordéon
Karoly Ökrös
, clarinette
Lajos Horváth
, contrebasse
Csárdá veut dire, en hongrois, « auberge ». Et la csárdás est une danse hongroise apparue vers 1830, qui connut une grande vogue dans les salons, au point de devenir une sorte de symbole national, notamment chez Liszt. Elle était jouée essentiellement par des musiciens tsiganes, qui devinrent ainsi les ambassadeurs virtuoses de ce que beaucoup considéraient comme la musique « hongroise » par excellence.
De fait, l’histoire de la musique hongroise présente une situation singulière : au xviiie siècle, ce sont les Tsiganes qui sont les interprètes privilégiés du verbunkós, cette « musique de recrutement » (de l’allemand Werbung) pour les armées des Habsbourg. D’où l’idée, défendue par Liszt et combattue par Bartók, que la musique nationale hongroise serait celle des Tsiganes.
Bartók, qui était en quête d’authenticité et de pureté, n’avait guère de considération pour ces formes qui, comme la csárdás, ont évolué à partir du verbunkos pour finir par incarner le caractère musical magyar. Il écrivait : « la musique que, aujourd’hui, les orchestres tsiganes urbains jouent pour de l’argent, n’est rien d’autre que des compositions hongroises récentes d’allure populaire… C’est-à-dire qu’elles jouent le même rôle que, dans les pays d’Europe occidentale, les rengaines, les tubes d’opérette… » (Musique tsigane ? Musique hongroise ?)
Il est indéniable qu'avec son alternance caractéristique de mouvements lents (lassú) et rapides (friss), ce répertoire s’est constitué à partir d’emprunts à des chansons pseudo-populaires écrites par des aristocrates hongrois en mal de folklore.
Mais, comme le disait justement Liszt dans Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie, il s’est établi au fil des siècles, entre cette musique hongroise et ses interprètes tsiganes, « une identification si entière, l’un a si bien été pénétré par le génie de l’autre, et l’a si bien électrisé à son tour par sa lucide divination, qu’ils ont part égale dans l’honneur, la gloire et le mérite d’avoir amené cet art, l’un par l’autre et l’un avec l’autre, à son plus haut degré et à sa plus belle expression ».
Cet art, c’est exemplairement celui des violonistes tsiganes, ces Gipsy Paganinis ou ces primás qui, accompagnés par leur ensemble, ont le talent inouï, comme l’écrivait Liszt, « de s’assimiler promptement et de transformer des éléments qu’on eût dit leur être étrangers ».