Octobre : Dix jours qui secouèrent le monde est la réponse de Sergueï Eisenstein, en 1928, à une commande pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution bolchevique d’octobre 1917. Le cinéaste y expérimenta sa technique du « montage intellectuel », associant des images disparates – un Christ baroque, des divinités païennes, des insignes militaires… – que le spectateur relie en les comparant. Ce procédé valut à Eisenstein d’être taxé de formalisme, tandis que la censure l’obligeait à couper les passages où apparaissait Trotski. Bien qu’Edmund Meisel, l’auteur de la partition pour Le Cuirassé Potemkine, ait écrit une musique pour ce film muet, l’usage s’est répandu de l’accompagner d’un montage d’extraits de Chostakovitch, notamment de sa Deuxième Symphonie, « dédiée à Octobre ».