Après la transcription pour piano du Petrouchka que Mikhaïl Rudy a réalisée dans le sillage d’Igor Stravinski, le pianiste interprète les Tableaux d’une exposition de Moussorgski, en les faisant dialoguer avec les images de Vassily Kandinsky. Kandinsky avait en effet mis en scène, à Dessau en 1928, cet album pianistique lui-même inspiré d’une exposition des dessins et tableaux de Victor Hartmann, un peintre ami de Moussorgski. Des images sur de la musique sur des images, donc. Car, entre abstraction et figuration, Kandinsky dit avoir « employé des formes entrevues lors de l’écoute ». Éclairées, ces formes colorées deviennent une « peinture en profondeur » qui se compose et décompose dans une synchronisation très précise avec les rythmes et structures de la partition.