Premier film soviétique de science-fiction, Aelita, de Yakov Protazanov, est resté célèbre pour ses décors constructivistes et sa transposition de la révolution prolétarienne sur la planète Mars, où règne un régime totalitaire exploitant la classe ouvrière. Pourtant, c’est dans le Moscou du début des années 1920 que se déroule la majeure partie de l’intrigue, après l’arrivée d’un indéchiffrable message radio. Aelita, reine de Mars, regarde la vie sur la Terre avec un télescope, qu’elle dirige sur Los, le héros terrien. En composant une partition inédite pour Aelita, le jeune compositeur russe Dmitri Kourliandski (né en 1976) a voulu « replacer le film dans l’univers acoustique de l’époque », celui du bruitisme, tout en créant « une distance avec l’image ».