Écrit en 1970, le quatuor de George Crumb Black Angels fut inspiré par la guerre du Vietnam. Convoquant l’image de l’ange déchu, il abonde en allusions à la mort et au diable (La Jeune Fille et la Mort de Schubert, le Dies irae, le Trille du diable de Tartini). Mais l’atmosphère diabolique est avant tout créée par le timbre des cordes amplifiées et des instruments supplémentaires comme les maracas, les tam-tams ou les verres de cristal.

Avec RAS, pour six musiciens parlants, l’inclassable Jacques Rebotier propose lui aussi, sous la forme d’un « oratorio du quotidien », une réflexion sur le « rapport frauduleux entre paix et pacification, sur la guerre par les mots » : « Je suis frappé, déclare-t-il, par le fait que personne ne se prétend partisan de la guerre, à commencer par les fauteurs de guerre eux-mêmes, qui clament vite intervenir pour apporter la paix. »