Maazel, et Mariss Janson se sont succédés au poste de directeur musical, Relativement rare sur les scènes européennes, mais à la Salle Pleyel, le Pittsburgh Symphony Orchestra est pourtant l’une des plus prestigieuses formations américaines. Créée en 1895, des chefs comme Strauss ou Elgar l’ont eue ponctuellement sous leurs baguettes dans ses premières années d’existence. Plus récemment, André Prévin, Lorin poste aujourd’hui tenu par l’autrichien Manfred Honeck. C’est sous la direction de ce dernier que le PSO nous propose ce grand écart au-dessus de la période romantique : de ses aériennes prémices à son opulent crépuscule (1804-1888). Ici servie par Hélène Grimaud, le Concerto pour piano n° 4 de Beethoven inaugure un genre nouveau pour le concerto. S’il n’a pas l’héroïsme de L’Empereur, il ne s’en affranchit pas moins des formes classiques et regarde résolument vers l’avenir. Il se distingue toutefois des partitions qui lui sont contemporaines (les Symphonies n° 5 et 6 par exemple) par le sentiment de sérénité qu’il dégage, et ce en dépit de l’ombre qui pèse sur le mouvement lent. La Symphonie n° 5 de Tchaïkovski est en revanche loin d’être sereine, mais on peut toutefois y entendre une forme d’acceptation face aux arrêts du destin.