Lors de ces deux concerts, Paavo Järvi associe deux Brahms que presque vingt ans séparent. Avec son puissant martèlement de timbales en ouverture, la Première Symphonie est un paysage à la lumière changeante, passant de l’orageux au grand beau, le quatrième mouvement rayonnant d’optimisme.
L’Ouverture pour une fête académique allait suivre de peu, écrite avec humour sur des thèmes de chansons étudiantes. L’Orchestre de Paris ne l’a jouée qu’une fois, avec Wolfgang Sawallisch, en 1999, pendant l’intégrale pour orchestre de Brahms que donna le grand chef disparu en 2013.
Claudio Arrau, Emil Gilels, Geza Anda, Arthur Rubinstein, Daniel Barenboïm, Alfred Brendel, Krystian Zimerman, Maurizio Pollini, Barry Douglas... La liste des pianistes s’étant succédé à l’Orchestre de Paris dans les concertos pour piano de Brahms est passionnante. Nicholas Angelich et Paavo Järvi les ont enregistrés ensemble à Francfort ; ils renouvellent l’expérience cette fois en concert.
La personnalité troublante du Premier Concerto était due à son statut : première œuvre de grande ampleur du musicien, une symphonie qui n’ose pas dire son nom, lancée par une immense ouverture orchestrale. Le Second Concerto affiche assurance et maturité, et des audaces, comme son scherzo, mouvement rapide et fantasque, puis un mouvement lent avec, en second soliste, le violoncelle.