Concert
•
adulte
•
Salle Pleyel
1re partie : LE PRINCE MIIAOU
Ce Prince est une princesse. La souveraine d’un rock indé très personnel qu’elle érafle de toutes petites griffures électroniques. Tout au long de sa vie musicale qui a donné naissance à quatre albums écorchés dont le plus apaisé Where Is The Queen ? est paru en 2014, Maud-Elisa Mandeau aura surtout su tisser sa toile à l’aide des cordes tendues de sa guitare, extension parfaite de sa voix. Une voix qu’on est parfois tenté de rattacher à celle de Cat Power et qui s’est progressivement éloignée du terreau sonore très 90’s dans lequel elle s’enracinait. Son style tourmenté, le Prince Miiaou l’a également canalisé. Ou plutôt étoffé. Et si de Mogwai à Radiohead en passant par Florence & The Machine, on croit cerner de potentielles influences, sa cuvée 2014 n’aura jamais été aussi personnelle.
EELS
Lorsque Beautiful Freak paraît, à l’été 1996, Mark Oliver Everett, alias E, se retrouve logiquement sacré comme nouveau petit génie de la pop à tiroirs. La pression est forte pour le jeune binoclard un brin dépressif. Deux décennies et une bonne dizaine d’albums plus tard, le cerveau de Eels existe par lui-même, sans béquille, ni maître. Évidemment, le génie du compositeur tient toujours dans cette capacité à zapper entre les genres et à se les approprier. Rock climatique songeur, ballade dépressive, pop féérique échappée du grenier d’Alice ou grosse déflagration indie, on trouve de tout dans la caverne d’Ali BabEels ! Et que le rire soit jaune ou grinçant, naïf ou innocent, Mark Oliver Everett excelle dans tous les types de narration. Alors oui, comme Beck, Tom Waits ou feu Mark Linkous de Sparklehorse, Eels est une planète autonome et unique, où l’imaginaire du maître de maison est un puits sans fond osant toutes les instrumentations et les bifurcations. Et à 50 ans passés, ce mélodiste doué est loin d’avoir fini de rêver.