En regard de la figure tutélaire beethovénienne, trois compositrices imposent chacune une vision esthétique et musicale d’une intensité extrême, qui passe par un travail engagé de la matière sonore, sculptée par pression, grattage ou étirement.

Avec Ultimi Fiori, Francesca Verunelli avoue avoir composé sa première « chanson » : une chanson confiée à un violoncelle dont le timbre méconnaissable est ausculté par l’électronique, qui en révèle à son gré les diverses composantes internes à la manière d’un « sgraffito » (technique qui permet de colorer un motif en grattant plus ou moins profondément un mortier composé de différentes couches de couleur). Dans fletch, Rebecca Saunders explore un geste spécifique de l’archet – le titre désigne l’empennage d’une flèche –, qui provoque un son bien particulier. Quant à Clara Iannotta, elle figure dans dead wasps in the jam-jar (iii) un environnement sous-marin, au fond des océans, dont les courants perpétuels modèlent l’immobilité du temps.