Deux créations exceptionnelles au programme de ce concert : quand l’Italienne Francesca Verunelli interroge la voix humaine devenant chant, le Français Hugues Dufourt s’inspire des quatre panneaux de Jérôme Bosch dépeignant des Visions de l’au-delà.

Figurant parmi les pères fondateurs de la musique spectrale, Hugues Dufourt est depuis ses débuts habité par la peinture, de Tiepolo à Van Gogh, en passant par Brueghel ou Courbet. Pour la première fois, il aborde Jérôme Bosch. Non point, toutefois, sous une forme figuraliste : Dufourt tente plutôt de transposer les techniques picturales pour saisir l’essence de l’œuvre, et notamment ici la Montée des bienheureux vers l’empyrée et son fabuleux alla prima de blanc.

Francesca Verunelli recycle quant à elle le concept de « nuda vita » du philosophe Giorgio Agamben en « nuda voce » : cet instant fugace où l’on prend conscience que ce son si primordial que l’on entend est une voix humaine – et que cette vibration des cordes vocales est un chant.