Les Métamorphoses furent composées en 1945, non seulement comme une sorte de musique de deuil pour Munich et son ancien opéra (détruit sous les bombardements), mais aussi comme une épitaphe pour une culture allemande moribonde.
La Sonate pour violon seul de Bartók, dernière des partitions entièrement achevées de sa main (en mars 1944), lui avait été commandée par Menuhin. Écrite aux États-Unis par un Bartók affaibli et malade, elle semble ne rien devoir à son contexte : c’est un hommage à Bach, par-delà les siècles. Comme l’est aussi, mais de manière plus parodique, le Concerto pour orchestre à cordes de Stravinski composé en 1946.
Quant à Schönberg, c’est plutôt avec l’expressionnisme de ses débuts qu’il renoue dans son Trio à cordes, de 1946 également : la partition semble par moments transcrire directement les souffrances que vient de vivre son auteur, victime d’une crise cardiaque.