Wagner aurait-il jamais imaginé que la « Chevauchée des Walkyries » connaîtrait une telle popularité? Depuis Apocalypse Now (1979) de Francis Ford Coppola, un large public associe cette page cuivrée à l’attaque d’un village vietnamien par les hélicoptères américains. Image puissante autant que réductrice du deuxième volet de la Tétralogie, créé à Munich en 1870. Car si La Walkyrie contient bien des pages spectaculaires (l’orage sur lequel se lève le rideau, la fameuse chevauchée qui est en fait un ensemble vocal où retentissent les clameurs de Brünnhilde et de ses soeurs), elle explore aussi l’intimité des personnages (le solo de Siegmund « Winterstürme wichen dem Wonnemond », véritable lied avec orchestre), et captive par son mystère, comme dans la scène finale qui s'achève sur un scintillement pianissimo.

Docteur en musicologie de l’École pratique des hautes études (Paris), titulaire de cinq premiers prix du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, Hélène Cao enseigne l’analyse et l’histoire de la musique en conservatoire. Elle est par ailleurs critique au magazine Diapason et conseillère à la rédaction de L’Avant-Scène Opéra (elle a notamment collaboré aux numéros sur Turandot, Pelléas et Mélisande, Otello de Rossini, The Tempest de Thomas Adès). Elle a publié Debussy (Jean-Paul Gisserot), Louis Spohr (Papillon), Thomas Adès le voyageur (MF), Anthologie du lied (Buchet/ Chastel) et participé au Dictionnaire encyclopédique Wagner (Actes Sud/ Cité de la musique).

TOUT PUBLIC
Pour écouter la musique d'une oreille nouvelle, ce cycle animé par des spécialistes du monde musical propose chaque semaine un regard singulier et thématique autour d'une oeuvre programmée durant la saison.