Cycles de conférences
•
adulte
•
Salle de conférence - Philharmonie
•
Durée : environ
2h00
Avec 
Massimo Moscardo
, archiluth
Et 
Dinko Fabris
, conférencier
Pour fêter le quarantième anniversaire des Arts Florissants, ce collège propose un voyage au cœur du baroque en traversant les villes phares de la musique des XVIIe et XVIIIe siècles. À chaque séance, le répertoire de l’ensemble est particulièrement mis à l’honneur et des musiciens des Arts Florissants offrent au public une illustration musicale faisant écho à la conférence.
En 1634 dans son Forestiero, l’historien napolitain Giulio Cesare Capaccio affirmait que Naples était une capitale à la culture ambivalente, à la fois “espagnole et orientale”. Mais déjà deux ans auparavant, en 1632, le voyageur français Jean-Jacques Bouchard, qui avait visité Naples pendant huit mois, affirmait que la musique ici etait bien different de celui de Rome et de toutes autres villes d’Italie: “le chanteur napolitain, tout au contraire, est esclatant et come dur, non trop gai à la verité, mais fantasque et escervelé, plaisant seulement par son mouvement promt, estourdi et bizarre et qui tient beaucoup de l’air françois […] et voit on encore cela qu’il n’y a point de nation en Italie avec laquelle les François ayent plus de sympathie qu’avec les Napolitains, laquelle est aussi reciproque de leur costé”. Et les voyageurs français qui suivent, pendant le XVIIIe et XIXe siècles renforcérent la suprématie de la musique napoltaine, surtout l’opèra, sur toutes villes italiennes. Ce qu’importerà à la celebre definition de Stendhal: “Naples et Paris, les seules capitales”. Notre itineraire musicale à la découverte de Naples se déroulera depuis la fin du XVIe siècle, epoque dominé par la personalité du prince Gesualdo da Venosa (1566-1613), pour decouvrir une age de brillante expérimentation (Macque, Trabaci, Mayone) et ammener ensuite à la construction d’une véritable chaine didactique avec la création des premières Conservatoires de Musique publiques d’Europe: Poveri di Gesù Cristo, S. Maria di Loreto, S.Onofrio et Pietà dei Turchini. Chaque élève doué devint à son tour un maître pour la generation suivante. Les protagonistes de cette chaine (qui a transmis un "style napolitain" particulier de la moitié du XVIIe siècle au debuts du XIXe siècle) sont liés tous par cette relation didactique: Giovan Maria Sabino, Giovanni Salvatore, Erasmo Di Bartolo, et sourtout Francesco Provenzale, le grand maître de la musique baroque napolitaine avant l’arrivée à Naples, en 1683, de Alessandro Scarlatti “le Palermitain”. Les eleves de Provenzale, Gaetano Veneziano, Cristofaro Caresana, Gaetano Greco, Nicola Fago, et aultres, transmis le “style napolitain” aux generations qui en plein XVIIIe siècle aquirent une réputation européenne: Leonardo Leo, Domenico Sarro, Leonardo Vinci, Gaetano Latilla, Egidio Duni, Niccolò Piccinni, Tommaso Traetta, Nicola Porpora, Niccolò Jommelli, Giovanni Paisiello, Domenico Cimarosa, etc. Ce fut une nouvelle méthode d’enseignement que, petit à petit, permit de créer de tournures stylistiques et de fomules de composition qui contribuent à créer une “école napolitaine” unique et reconnaissable: voir le celebre Stabat Mater de Pergolesi, qu’en devint un des emblémes. Opéra et cantates de chambre, oratorio et musique sacrée, toute l’ensemble de la production musicale de Naples - avec ses interpretes d’exception: les grands castrats, aussi bien que les instrumentalistes virtuoses - contribue à l’image d’une ville-spectacle, lié encore à son mythe musicale de fondation: la Sirene Partenope.
Dinko Fabris est l'un des musicologues italiens les plus célèbres au niveau international. Après avoir obtenu son doctorat en musicologie à l'Université de Londres et avoir enseigné pendant plus de trente ans dans les conservatoires de Bari et de Naples, il reçoit l’Abilitation d’Etat et enseigne, à partir de fin 2018, à l'Université de Basilicate, où il est également directeur artistique de l’association des activités musicales à l’Université "Universa Musica". Il est professeur invité dans le Master en musique ancienne dirigé par Antonio Florio au Conservatoire San Pietro à Majella de Naples. Il est également “external supervisor” dans le programme doctorale DocArtes de l'Université de Leiden, membre honoraire de l'Université de Melbourne et membre de l'Academia Europaea et du Conseil pontifical pour la culture, de la Commission Mixte du Répertoire international des sources musique-RISM (2017-2021). Fabris a été le premier président italien élu de la Société internationale de musicologie (2012-2017), dont il est actuellement dernier président et coordinateur du groupe d'étude «Mediterranean Music Studies». À partir de 2018, il a été nommé au comité scientifique du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) à Sidi-Bou-Said, en Tunisie. Il est encore Directeur artistique du Festival Duni organizé à Matera, Capitale Culturelle d’Europe en 2019. Il a tenu des conférences partout dans le monde, et il est l'auteur de plus de 160 publications scientifiques, notamment Music in Seventeenth-century Naples (Ashgate 2007; réimpression Rootledge 2016), Partenope e il mito musicale di Napoli (Cafagna 2016) et l'édition critique de Mémoires de l'abbé Pecorone (Giuseppe Barile 2017) et est également corédacteur du livre The History of the IMS (Bärenreiter Verlag, 2017). Son édition critique de Didone de Francesco Cavalli (1641) est en préparation et il est membre du comité de rédaction de la nouvelle édition des Œuvres de Gesualdo (Bärenreiter Verlag). Pour l'éditeur Cafagna di Barletta, il dirige la série musicale "Le vie dei Suoni" avec un comité scientifique international. Il est également musicologue consultant du "Cappella Neapolitana", le célèbre complexe fondé à Naples en 1987 par Antonio Florio.
En 1634 dans son Forestiero, l’historien napolitain Giulio Cesare Capaccio affirmait que Naples était une capitale à la culture ambivalente, à la fois “espagnole et orientale”. Mais déjà deux ans auparavant, en 1632, le voyageur français Jean-Jacques Bouchard, qui avait visité Naples pendant huit mois, affirmait que la musique ici etait bien different de celui de Rome et de toutes autres villes d’Italie: “le chanteur napolitain, tout au contraire, est esclatant et come dur, non trop gai à la verité, mais fantasque et escervelé, plaisant seulement par son mouvement promt, estourdi et bizarre et qui tient beaucoup de l’air françois […] et voit on encore cela qu’il n’y a point de nation en Italie avec laquelle les François ayent plus de sympathie qu’avec les Napolitains, laquelle est aussi reciproque de leur costé”. Et les voyageurs français qui suivent, pendant le XVIIIe et XIXe siècles renforcérent la suprématie de la musique napoltaine, surtout l’opèra, sur toutes villes italiennes. Ce qu’importerà à la celebre definition de Stendhal: “Naples et Paris, les seules capitales”. Notre itineraire musicale à la découverte de Naples se déroulera depuis la fin du XVIe siècle, epoque dominé par la personalité du prince Gesualdo da Venosa (1566-1613), pour decouvrir une age de brillante expérimentation (Macque, Trabaci, Mayone) et ammener ensuite à la construction d’une véritable chaine didactique avec la création des premières Conservatoires de Musique publiques d’Europe: Poveri di Gesù Cristo, S. Maria di Loreto, S.Onofrio et Pietà dei Turchini. Chaque élève doué devint à son tour un maître pour la generation suivante. Les protagonistes de cette chaine (qui a transmis un "style napolitain" particulier de la moitié du XVIIe siècle au debuts du XIXe siècle) sont liés tous par cette relation didactique: Giovan Maria Sabino, Giovanni Salvatore, Erasmo Di Bartolo, et sourtout Francesco Provenzale, le grand maître de la musique baroque napolitaine avant l’arrivée à Naples, en 1683, de Alessandro Scarlatti “le Palermitain”. Les eleves de Provenzale, Gaetano Veneziano, Cristofaro Caresana, Gaetano Greco, Nicola Fago, et aultres, transmis le “style napolitain” aux generations qui en plein XVIIIe siècle aquirent une réputation européenne: Leonardo Leo, Domenico Sarro, Leonardo Vinci, Gaetano Latilla, Egidio Duni, Niccolò Piccinni, Tommaso Traetta, Nicola Porpora, Niccolò Jommelli, Giovanni Paisiello, Domenico Cimarosa, etc. Ce fut une nouvelle méthode d’enseignement que, petit à petit, permit de créer de tournures stylistiques et de fomules de composition qui contribuent à créer une “école napolitaine” unique et reconnaissable: voir le celebre Stabat Mater de Pergolesi, qu’en devint un des emblémes. Opéra et cantates de chambre, oratorio et musique sacrée, toute l’ensemble de la production musicale de Naples - avec ses interpretes d’exception: les grands castrats, aussi bien que les instrumentalistes virtuoses - contribue à l’image d’une ville-spectacle, lié encore à son mythe musicale de fondation: la Sirene Partenope.
Dinko Fabris est l'un des musicologues italiens les plus célèbres au niveau international. Après avoir obtenu son doctorat en musicologie à l'Université de Londres et avoir enseigné pendant plus de trente ans dans les conservatoires de Bari et de Naples, il reçoit l’Abilitation d’Etat et enseigne, à partir de fin 2018, à l'Université de Basilicate, où il est également directeur artistique de l’association des activités musicales à l’Université "Universa Musica". Il est professeur invité dans le Master en musique ancienne dirigé par Antonio Florio au Conservatoire San Pietro à Majella de Naples. Il est également “external supervisor” dans le programme doctorale DocArtes de l'Université de Leiden, membre honoraire de l'Université de Melbourne et membre de l'Academia Europaea et du Conseil pontifical pour la culture, de la Commission Mixte du Répertoire international des sources musique-RISM (2017-2021). Fabris a été le premier président italien élu de la Société internationale de musicologie (2012-2017), dont il est actuellement dernier président et coordinateur du groupe d'étude «Mediterranean Music Studies». À partir de 2018, il a été nommé au comité scientifique du Centre des musiques arabes et méditerranéennes (CMAM) à Sidi-Bou-Said, en Tunisie. Il est encore Directeur artistique du Festival Duni organizé à Matera, Capitale Culturelle d’Europe en 2019. Il a tenu des conférences partout dans le monde, et il est l'auteur de plus de 160 publications scientifiques, notamment Music in Seventeenth-century Naples (Ashgate 2007; réimpression Rootledge 2016), Partenope e il mito musicale di Napoli (Cafagna 2016) et l'édition critique de Mémoires de l'abbé Pecorone (Giuseppe Barile 2017) et est également corédacteur du livre The History of the IMS (Bärenreiter Verlag, 2017). Son édition critique de Didone de Francesco Cavalli (1641) est en préparation et il est membre du comité de rédaction de la nouvelle édition des Œuvres de Gesualdo (Bärenreiter Verlag). Pour l'éditeur Cafagna di Barletta, il dirige la série musicale "Le vie dei Suoni" avec un comité scientifique international. Il est également musicologue consultant du "Cappella Neapolitana", le célèbre complexe fondé à Naples en 1987 par Antonio Florio.
Salle de conférence - Philharmonie
Découvrir la salleComment venir
Porte de Pantin
M5 Métro ligne 5
3B Tramway 3B
Adresse
221 avenue Jean-Jaurès, 75019 Paris