Accompagnée d’Aurélien Pontier au piano, Marina Chiche se consacre à Ginette Neveu, violoniste prodige trop tôt disparue que Poulenc considérait comme « l’égale » de Menuhin ou de Heifetz.

Morte à trente ans seulement (dans le même crash d’avion que Marcel Cerdan, en 1949), Ginette Neveu avait cependant eu le temps de marquer le monde musical, remportant le premier prix du Concours de violon Wieniawski devant David Oïstrakh à 15 ans, enregistrant quelques disques remarqués et suscitant la plus grande estime chez les musiciens et compositeurs de son temps. Portée vers le répertoire « classique » (Bach en particulier), Neveu éprouvait cependant un véritable intérêt pour ce qu’elle nommait le répertoire « contemporain » ou « moderne », celui de Debussy (la Sonate pour violon et piano fut créée deux ans seulement avant la naissance de la violoniste) et de Ravel : le très virtuose Tzigane, qu’elle avait enregistré en 1946, faisait ainsi partie des œuvres qu’elle avait interprétées lors de son dernier concert, le 20 octobre 1949 à la Salle Pleyel.