Orphée et Eurydice, c’est le mythe fondateur de la musique, emblématique de son mystère et de son pouvoir face aux forces des ténèbres. De ce mythe, Gluck a tiré son chef-d’œuvre, qui servira de matrice et de modèle à tous les opéras sérias qui suivront.

Fils du Roi Œagre et de la muse Calliope, Orphée est comblé de dons par Apollon. Son chant dompte les animaux sauvages, galvanise les Argonautes. Mais c’est son amour pour Eurydice qui séduit les compositeurs : mordue par un serpent, Eurydice meurt. Orphée va la chercher aux Enfers, enchante Cerbère et ses maîtres, pour mieux reperdre sa bien-aimée à quelques pas du monde des vivants. L’ouvrage de Gluck a connu plusieurs versions, et c’est celle de sa création parisienne, en 1774, que proposent Paul Agnew et Les Arts Florissants. Le rôle-titre y est tenu par un haute-contre, l’occasion d’entendre Reinoud van Mechelen donner la réplique à la jeune soprano Ana Vieira Leite, révélée comme lui par les Jardins des Voix (respectivement en 2011 et 2021).