Véritable icône au sein de la nouvelle génération de pianistes, Daniil Trifonov fait montre d’une curiosité et d’un appétit de répertoires peu communs. Les œuvres de Szymanowski, Weber et Brahms inscrites à son programme en apportent l’évidente illustration.

Karol Szymanowski a signé un corpus pour piano assez considérable, encore mal exploré. La double influence de Reger et de Scriabine irrigue notamment la Troisième Sonate, d’une étonnante richesse harmonique. Daniil Trifonov est l’un des rares grands pianistes à se confronter à cette partition saisissante de densité. L’autre Troisième Sonate à son programme, celle de Brahms, est au contraire une page incontournable du répertoire romantique. Souffle ardent, architecture puissante et lyrisme s’y conjuguent de manière irrésistible. Ces deux œuvres imposantes encadrent la Première Sonate de Weber, injustement négligée de nos jours, comme les trois autres du compositeur allemand qui fut l'un des précurseurs du romantisme. Datée de 1812, sa brillance éclate dans un Rondo finale en forme de mouvement perpétuel endiablé.