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Rencontre avec Amos Gitaï

Rencontre
Salle de conférence - Philharmonie
Durée : environ 45 minutes
Avec  Laurent Bayle , Directeur général Philharmonie de Paris
Et  Amos Gitaï , scénographe
Les rencontres sont des moments privilégiés de partage avec les artistes, les auteurs ou les personnalités du monde musical invités ; ils s’expriment sur les enjeux artistiques du concert qui suit ou sur des problématiques culturelles d'actualité avant d'échanger librement avec le public.

Pour Amos Gitaï, fervent militant pour la paix entre Israël et la Palestine, le travail de mémoire est une nécessité. Chronique d’un assassinat revient sur les circonstances de la mort de Yitzhak Rabin, un des grands artisans des accords d’Oslo. Dans ses œuvres consacrées à Yitzhak Rabin, Amos Gitaï montre le climat de haine qui a mené à son assassinat en novembre 1995 et au déchirement de la société israélienne. Dans ses dernières heures marquées par un ultime appel à la réconciliation, on redécouvre le verbe d’un homme convaincu de la possibilité d’une paix non seulement avec les Palestiniens, mais également avec l’ensemble des pays arabes. Chronique d’un assassinat, qui a suscité l’émotion au Festival d’Avignon en 2016, revient à la Philharmonie de Paris avec de nouveaux musiciens, dont le violoncelliste Gavriel Lipkind, la soprano Barbara Hendricks et le violoniste Alexey Kochetkov. Ils interprètent des pages de Ravel, Ligeti et Nono. L’ensemble vocal Aedes, sous la direction de Mathieu Romano, représente chez Gitaï le peuple, les citoyens, tous ceux qui se sentent touchés et concernés par cette tragique recherche de la paix. A l'occasion de ce spectacle, Amos Gitaï rencontre le public pour un fervent échange.

En 1973, quand éclate la guerre de Kippour, Amos GITAÏ est étudiant en architecture. L’hélicoptère dans lequel il a pris place avec son unité de secouristes est abattu par un missile. Un épisode qu’il évoque, des années plus tard, dans Kippour (2000). En 1980, son premier documentaire, House, portraits de Palestiniens et d’Israéliens vivant ou ayant vécu dans une même maison à Jérusalem, est censuré. Deux ans plus tard, la polémique suscitée par Journal de campagne, tourné avant et pendant l’invasion du Liban, contraint le réalisateur à l’exil, situation qui lui inspire ses premiers films de fiction, Esther (1985), Berlin-Jérusalem (1989) et Golem l’esprit de l’exil (1991). Amos Gitaï retrouve Israël en 1993, année de la signature à Washington des accords de paix portés par Yitzhak Rabin. Commence une période d’intense activité au cours de laquelle le cinéaste alterne documentaires, fictions, ainsi que pièces de théâtre et expositions. Quatre de ses films sont présentés en compétition au Festival de Cannes(Kadosh, Kippour, Kedma, Free Zone), six autres à la Mostra de Venise (Berlin Jérusalem, Eden, Alila, Terre promise, Ana Arabia, Le Dernier jour d’Yitzhak Rabin).
Depuis plus de quarante ans, Amos Gitaï construit une œuvre universelle, citoyenne et optimiste qui marie intrinsèquement intime, politique et poétique et poursuit, de manière critique, une profonde quête d’espérance. Il a reçu plusieurs prix prestigieux et notamment un Léopard d'Honneur à Locarno pour l'ensemble de son œuvre (2008), le Prix Roberto Rossellini (2005), le Prix Robert Bresson (2013), le Prix Paradjanov (2014). Il est Officier des Arts et Lettres et chevalier de la Légion d’honneur.

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