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Rencontre avec Jean-Philippe Echard et Sayaka Shoji

Rencontre
adulte
Amphithéâtre - Cité de la musique
Durée : environ 45 minutes
Avec 
Jean-Philippe Echard, auteur, conservateur au Musée de la musique
Sayaka Shoji, violon
Et 
David Christoffel, médiateur
Les RENCONTRES invitent un ou plusieurs artistes, auteurs ou personnalités du monde intellectuel, à s’exprimer sur un sujet artistique ou une problématique culturelle, puis à échanger avec le public.

À l’occasion du concert de Sayaka Shoji sur le violon Stradivari "Davidoff" de 1708, David Christoffel s’entretient avec l'artiste et Jean-Philippe Echard, conservateur du Musée de la musique, sur la lutherie de Crémone, le luthier Stradivarius et le violon Stradivari « Davidoff » qui sera joué au concert qui suit.

David Christoffel est poète et compositeur, homme de radio et docteur en musicologie de l’EHESS. Auteur d’opéras parlés (récemment Échecs opératiques, Opéra de Rouen en 2018 et Consensus partium, Festival d’automne à Paris en 2020) et de pièces radiophoniques pour la scène (La Voix de Foucault, ManiFeste, 2014), il mène une réflexion sur les rapports entre poésie et musique en publiant de nombreux articles et en dirigeant le volume Orphée dissipé (RSH, 2018). Ancien chroniqueur pour France Musique, il produit des magazines et des émissions de créations pour France Culture et Espace 2 (RTS) et le programme Métaclassique diffusée sur plusieurs dizaines de radios associatives. Il est également l’auteur d’Ouvrez la tête (ma thèse sur Satie) (aux éditions MF, 2017) et de l’essai La musique vous veut du bien (PUF, 2018). Ses travaux sont recensés sur le site http://www.dcdb.fr/

Décrite par le journal Gramophone comme « une musicienne formidable avec un potentiel extraordinaire la violoniste Sayaka Shoji, depuis son premier prix en 1999 au Concours Paganini, joue régulièrement sous la direction de Vladimir Ashkenazy, Charles Dutoit, Mariss Jansons, Zubin Mehta, Semyon Bychkov, Paavo Järvi, Myung-Whun Chung, Antonio Pappano, Kazushi Ono, Yuri Temirkanov et Yannick Nézet-Séguin avec les orchestres Santa Cécilia, NHK, Philharmonia, London Symphony, symphonique de Cincinnati, WDR Cologne, Wiener Symphoniker, Philharmoniques de Saint-Pétersbourg et de Radio-France. Sayaka Shoji a étudié le violon avec Zakhar Bron, Sashko Gawriloff, Uto Ughi, la musique de chambre avec Riccardo Brengola. Depuis l’obtention de son diplôme à la Hochschule für Musik de Cologne en 2004, elle a choisi de s’installer en Europe de façon permanente. Au cours des dernières saisons elle a joué avec l’orchestre Philharmonique de Radio France (Osmo Vänskä),  Mariinsky Orchestra (Valery Gergiev), NHK Symphony (V.Ashkenazy), l’Orchestra Nationale dell’Accademia Santa Cecilia (Gianandrea Noseda) , et Tonkunstler (Yutaka Sado) au Musikverein de Vienne. En 2019, elle jouera avec Estonia Festival Orchestra (Paavo Jarvi), Philharmonique de Saint-Pétersbourg (Yuri Temirkanov), l’Orchestra Nationale dell’Accademia Santa Cecilia (Juraj Valčuha), Tokyo Metropolitan Orchestra (Krzysztof Penderecki), et Philharmonia Orchestra (V.Ashkenazy). Soutenue par son mentor, le chef Yuri Termikanov depuis 2001, elle a eu l’occasion de partir sur de nombreuses tournées avec lui, au Japon, au Mexique, en Russie, en Espagne, au Royaume-Uni, en Irlande, en Belgique, en Lettonie, en France, en Italie et aux États-Unis. Ils se produiront au Japon en 2018. Sayaka Shoji a fait ses débuts au Wigmore Hall de Londres en 2016 avec la commande et la création d’une œuvre de Toshio Hosokawa. Elle se produit régulièrement en récital et en musique de chambre avec Gianluca Cascioli, Menahem Pressler, Vikingur Olaffson, ou Steven Isserlis. Elle est l’invitée des festivals de Verbier, Schleswig-Holstein, Annecy, Fêtes Musicales en Touraine, Folles Journées de Nantes, Ravenne, Printemps de Prague, Settimane Musicale de Chigiana, Beethovenfest de Bonn, Rencontres Musicales d’Evian. Sayaka Shoji a enregistré chez Deutsche Grammophon Sonates complet pour piano et violon de Beethoven avec Gianluca Cascioli; une récital avec Menahem Pressler; Concertos de Prokofiev, Sibelius, Beethoven avec Yuri Temirkanov et Philharmonique de Saint-Pétersbourg ;  Son premier album  Paganini, Chausson, Waxman avec ZubinMehta et l’orchestre philharmonique d’Israël ; de Prokofiev et Chostakovitch avec Itamar Golan ; Récital live de ses débuts à l’auditorium du Louvre;   et chez Mirare des œuvres  pour violon solo de Bach et Reger et concertos de Chostakovitch. Sayaka Shoji joue le violon Recamier fait par Stradivarius en 1729  et prêté par la Fondation Ueno Fine Chemical IndustryLtd.

Diplômé de l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris, Jean-Philippe Échard a été ingénieur de recherche au laboratoire du Musée de la musique de 1999 à 2013, et titulaire de la Charles E. Culpeper Fellowship (2004-2005) de la National Gallery of Art, Washington D.C. Il a étudié une grande diversité de matériaux constitutifs d’œuvres d’art et d’instruments des collections patrimoniales, dont notamment la matérialité des décors des clavecins flamands et français. Sa thèse de doctorat (2010, MNHN) portait sur les techniques de vernissage des luthiers des XVIe-XVIIIe siècles. En 2014, il devient conservateur, en charge de la lutherie des cordes frottées et des cordes pincées, toujours au Musée de la musique, et partage ses activités entre l’enrichissement, la gestion, Il inscrit ses recherches actuelles au sein de l’histoire culturelle, sociale, économique et technique des instruments de la famille du violon. Auteur de nombreuses communications et publications, il a récemment signé Le violon Sarasate, stradivarius des virtuoses (2018), et prépare un second ouvrage sur La lutherie de Crémone (à paraître en mars 2021) aux Éditions de la Philharmonie.

Violon dit le « Davidoff », Antonio Stradivari, 1708, Crémone
Collection musée de la Musique, E.1111
Le « Davidoff » est le premier des cinq violons d’Antonio Stradivari à être entré dans la collection du Musée, en 1887. Son précédent propriétaire, Vladimir Alexandrovitch Davidoff (1816-1886), fut général et conseiller privé de l’Empereur de Russie. Violoniste amateur, il était le fils d’Aglaë Angélique de Gramont, qui s’était enfuie de Versailles vers les cours d’Europe de l’Est à la Révolution. Davidoff vécut à Paris dans les années 1880, et nous savons que son violon fut alors examiné par Charles Eugène Gand, le grand luthier parisien de cette époque. Davidoff visita le Musée du Conservatoire en 1885, et lui légua son « beau stradivarius ». L’entrée du violon dans la collection du Musée fut un événement, comme en témoigne la presse de l’époque : « Posséder un stradivarius, tel est le rêve, presque irréalisable, de tout collectionneur et de tout artiste ; […] les conservateurs du musée, avec le maigre budget qui leur est alloué, désespéraient d’arriver à en acquérir jamais un […]. » (Le Gaulois, 15 mars 1887). Conformément aux volontés du légataire, le violon fut joué lors du Concert de remise des prix du Conservatoire, le 4 août 1887, par le lauréat du premier prix de violon qui était, cette année-là, un certain… Fritz Kreisler, alors âgé de 12 ans ! Augustin Dumay et Pierre Amoyal comptent également parmi les violonistes ayant joué le « Davidoff ». Le « Davidoff » est daté de 1708. Il témoigne de cette période de production souvent considérée comme la « période d’or » de l’atelier de Stradivari, entre 1700 et 1720 environ. Ses caractères originaux essentiels – la caisse de résonance et la tête – font de ce violon un témoignage exceptionnel de la qualité de facture de l’atelier Stradivari. Le fond est constitué d’une seule pièce d’érable ondé et présente de belles ondes chatoyant dans la lumière. Le vernis original est conservé dans une large mesure sur le fond, les éclisses et la tête. Le caractère exceptionnel de cet instrument relève aussi du fait qu’il est l’unique violon crémonais du Musée de la musique pouvant être remis en état de jeu sans risquer de l’endommager ou de diminuer ses valeurs patrimoniales. Il avait d’ailleurs été très brièvement joué par Régis Pasquier en 2004 et 2007 à l’Amphithéâtre du Musée, dans un état de jeu qui n’était cependant pas optimal. En 2014, le Musée de la musique décida de restaurer l’instrument afin d’optimiser son fonctionnement musical et son adaptation au jeu des musiciens actuels, d’une part, et d’améliorer la lisibilité des surfaces vernies de l’instrument, d’autre part, tout en respectant le cadre déontologique de la conservation matérielle de l’instrument. La restauration fut confiée à Balthazar Soulier (Atelier Cels, Paris) en 2014. Depuis, il a été joué par David Grimal1, Roland Daugareil, Eiichi Chijiiwa et Théotime Langlois de Swarte. 
Jean-Philippe Échard Conservateur au musée de la Musique

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