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And the Oscar goes to… John Adams!

Publié le 06 décembre 2016 — par Laurent Vilarem

© B. Freeman - Lebrecht Music & Arts

John Adams est l’un des géants de la musique d’aujourd’hui. Certes, le compositeur californien est moins connu du grand public que ses compatriotes Steve Reich ou Philip Glass. Mais sa musique est partout, notamment au cinéma, où de nombreux films exploitent son énergie débordante et son orchestration luxuriante. La preuve en une poignée de films.

Barfly de Barbet Schröder (1987) 

Barfly de Barbet Schröder est la semi-autobiographie de Charles Bukowski. Dans cette scène, l’écrivain, alias Mickey Rourke, se dispute violemment avec sa femme (jouée par Faye Dunaway) jusqu’à tomber ensanglanté sur le sol. Titubant, l’écrivain se relève et récite un poème devant un miroir, alors que grondent en arrière-fond les cordes tourbillonnantes du dernier mouvement de Shaker Loops intitulé A Final Shaking. La musique d’Adams, pur mouvement, est envisagée ici comme une course à l’abîme, résolument autodestructrice.

— Shaker Loops

Birdman d’Alejandro González Iñárritu (2014) 

L’art du contrepoint en musique. Dans cette scène de ce film récompensé par quatre Oscars, le réalisateur mexicain González Iñárritu utilise le Chœur des Palestiniens exilés tiré de The death of Klinghoffer, le deuxième opéra d’Adams. Une musique grave et politique utilisée ici dans un contexte semi-parodique.

Épuisé par les tracas des répétitions, un comédien vieillissant (Michael Keaton) sort excédé dans la rue, à mesure que s’élèvent les voix furieuses du chœur de Klinghoffer et qu’apparaît derrière son dos son double et ancien rôle à succès, le mi-homme mi-oiseau Birdman. Pendant que le super-héros détruit (de façon fantasmatique) le pâté de maisons, la musique d’Adams accompagne la colère du personnage principal dans un grand climax orchestral. Le meilleur des effets spéciaux !

Le jeu vidéo Civilization IV (2005)

Existe-t-il plus grand honneur que d’être choisi pour représenter son époque ? C’est ce qui est arrivé à John Adams dans le jeu vidéo Civilization IV, où le joueur doit faire prospérer l’humanité de l’âge de pierre jusqu’aux temps modernes (à titre d’exemple, Beethoven et Brahms symbolisent la période de l’ère industrielle !).

À en juger par les commentaires de ce lien vidéo de The Chairman Dances (1986), la musique d’Adams s’adapte tout à fait à l’univers des jeux vidéo et provoque même des passions !

Le Sourire de ma mère de Marco Bellocchio (2001) 

La bande-annonce :

Amore de Luca Guadagnino (2009) 

Le générique :

Le compositeur américain noue une véritable idylle avec les réalisateurs italiens ! La bande-annonce du film Le Sourire de ma mère (2001) réalisé par Marco Bellocchio utilise les monumentaux accords du début de Harmonielehre, mais c’est dans le film Amore (2009) de Luca Guadagnino qu’on trouve la plus belle déclaration d’amour jamais adressée à la musique de John Adams. Toutes les grandes œuvres du compositeur y passent, et ce dès le générique (The Chairman Dances), jusqu’aux pièces pour piano avant de culminer dans une déchirante scène d’adieu digne d’un finale d’opéra, rythmé par le magistral crescendo de la troisième partie de Harmonielehre, Meister Eckhardt and Quackie.

La scène finale. ATENTION, SPOILER !

City Noir (2009) : l’hommage de John Adams au cinéma noir des années 40

À la différence de Philip Glass, John Adams n’a encore jamais composé de bande originale de film. Toutefois, nombre de ses œuvres font référence au septième art. Mais c’est peut-être dans City Noir (2009) que le compositeur rend le plus bel hommage au cinéma de son pays. Quarante minutes de musique entrecoupées d’un solo de saxophone enfumé, comme dans les meilleurs Humphrey Bogart, et qui s’achèvent dans un irrésistible travelling avant. Au sujet du dernier mouvement, Boulevard Night, le compositeur prévient : « La musique devrait avoir l’effet légèrement désorientant d’un boulevard très encombré, peuplé de personnages étranges, comme ceux qui parsèment les films de David Lynch – de ceux qui sortent uniquement très tard le soir, par une nuit très chaude… »

Los Angeles, la ville des rêves...